L'ancien patron de la clinique Pasteur de Toulouse Dominique Pon, déjà directeur général de Docaposte – la filière numérique du groupe La Poste – depuis janvier 2023, a pris la tête d'un pôle unifié « La Poste Santé & Autonomie ». Cette entité se veut un partenaire de référence en s’appuyant sur ses deux jambes : la santé à domicile et la data en santé, enjeu stratégique.
De fait, le groupe a déjà conforté son implantation dans le numérique en santé avec les acquisitions successives d'Heva, inAdvans, Maincare, Weliom et Axonal Biostatem, Openvalue. « L’idée est d’avoir verticalisé une organisation sous la direction de Dominique Pon qui regroupe l’ensemble des actifs dont les services de proximité du numérique sous la bannière La Poste Santé Autonomie », explique Olivier Vallet, PDG de Docaposte
Solution multipathologique de télésuivi
Quid de cette stratégie ? Avec sa vision de petit « frenchy », ironise Dominique Pon, le groupe s'emploie à établir des partenariats avec des sociétés américaines dans le cadre européen de régulation des data. Le premier gros poisson attrapé est le géant Medtronic, un des leaders mondiaux des technologies médicales, avec lequel La Poste vient de nouer un partenariat stratégique sur les parcours patients et l'exploitation des données. Cette plateforme digitale proposera une gamme de services comprenant une « solution multipathologique de télésuivi et de télésurveillance », pour la chirurgie bariatrique et l’insuffisance cardiaque. Les établissements pourront intégrer cette plateforme et utiliser des services d'accompagnement personnalisés à partir de leurs données médicales. « Nous allons accompagner les patients dans des parcours de santé de proximité sur les thérapies développées par des acteurs comme Medtronic », résume Dominique Pon. Après le télésuivi, d’autres couches seront proposée (interopérabilité, gestion de la relation patient, e-santé).
Autre lancement offensif, la création d’une plateforme industrielle de services digitaux dédiés aux patients (Careside) visant à améliorer leur accompagnement, quelles que soient leurs pathologies. Cette solution proposée aux établissements et opérateurs de santé intervient sur trois dimensions du parcours patient : l’administratif (préparation du séjour hospitalier par exemple), la coordination (accueil, accompagnement logistique du parcours ambulatoire, services en chambre, coordination de la sortie, etc.) et la télésanté (suivi post-hospitalisation avec télésuivi, téléconsultation et télésurveillance médicale). Un positionnement stratégique alors que 13 millions de patients se rendent à l'hôpital chaque année pour 18 millions de séjours par an. L’outil agrège plusieurs briques technologiques (Happytal, Maela, Nouveal Santé). Une première collaboration est prévue avec Medtronic autour de la télésurveillance de patients diabétiques.
Le dernier projet d’envergure de Docaposte est un premier « cas d’usage d’intelligence artificielle générative souveraine » en santé. Ce prototype pourrait par exemple servir au médecin hospitalier à générer automatiquement sa lettre de liaison, questionner le moteur d'IA sur un point précis du parcours (délivrance éventuelle d'antibiotiques lors d'un séjour) ou rédiger une synthèse à partir des informations clés de l'historique du parcours patient. « Nous ne serons pas aussi forts que ChatGPT, glisse Dominique Pon, mais dans un contexte souverain et éthique, nous ne pouvons pas passer à côté de l’IA dans la chaîne de soins aujourd’hui. »
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