Après l’attaque contre un hôpital à Gaza, les appels à un cessez-le-feu humanitaire se multiplient

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Publié le 18/10/2023

Crédit photo : AFP

Après le tir meurtrier qui a atteint l'hôpital Ahli Arab (centre de Gaza) dans la soirée du 17 octobre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle Israël et le Hamas à cesser toute attaque contre les structures médicales. L’agence de l’ONU plaide aussi pour l’ouverture d’un couloir humanitaire pour acheminer de l’aide aux habitants de la bande de Gaza.

« Nous demandons au minimum de cesser toute attaque contre les établissements de santé », a plaidé le patron de la branche Europe de l'OMS, Hans Kluge, dans un entretien à l'AFP. Se disant « très inquiet », il invite à « protéger les civils, les enfants » et à « permettre à l'aide humanitaire d'accéder de Rafah à l'intérieur de Gaza, car toutes nos fournitures sont déjà basées là-bas ».

Depuis, Israël a annoncé, dans l’après-midi du 18 octobre, autoriser l'entrée d’une aide humanitaire dans la bande de Gaza depuis l'Égypte, alors que le pays impose un strict blocus au territoire palestinien depuis l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre. « Israël n'empêchera pas l'aide humanitaire depuis l'Égypte tant qu'il s'agit de nourriture, d'eau et de médicaments pour la population civile dans le sud de la bande de Gaza », indique un communiqué du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Et de préciser qu'Israël « n'autorisera aucune aide humanitaire à partir de son territoire vers la bande de Gaza » tant que les otages pris par le Hamas « ne seront pas rendus ».

140 attaques contre des structures de soin

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, attendu le 19 octobre en Égypte pour évoquer cet enjeu de l'aide humanitaire, s'est dit « horrifié » de la frappe contre l'hôpital Ahli Arab et a appelé à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ». Ce tir a suscité de nombreuses condamnations internationales, alors qu'Israël et les Palestiniens se rejettent la responsabilité de la frappe.

Plusieurs centaines de personnes seraient mortes à la suite de cette frappe, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien, et des centaines d'autres « se trouvent encore dans les décombres ». Un bilan encore incertain. « Nous étions en train d'opérer dans l'hôpital, il y a eu une forte explosion et le plafond est tombé sur la salle d'opération. C'est un massacre », témoigne le Dr Ghassan Abu Sittah, médecin de Médecins sans frontières (MSF), dans un communiqué.

Depuis l’offensive du Hamas, l'OMS a recensé 140 attaques contre des structures de soin : 6 en Israël, 77 en Cisjordanie et 57 à Gaza. « La violence doit cesser de tous côtés », a plaidé le Dr Mike Ryan, responsable des programmes d’urgence de l’OMS, sur X (ex-Twitter).

Dans un communiqué, l’OMS a appelé à la « protection active immédiate des civils et des soins de santé ». Le droit international humanitaire « doit être respecté, ce qui signifie que les soins de santé doivent être activement protégés et jamais ciblés », a ajouté l’Agence.

Le Pape a lui aussi appelé, le 18 octobre, à « éviter une catastrophe humanitaire ». « Les victimes augmentent et la situation à Gaza est désespérée », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « La guerre ne résout aucun problème, elle ne fait que semer la mort et la destruction. Elle augmente la haine, multiplie les vengeances. La guerre efface l'avenir ».

E.B. avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr