Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a rendu son avis sur le projet de stratégie nationale de santé (SNS). Ce dernier fixe trois grands objectifs pour les dix prochaines années : la prévention, l’accès aux soins pour chaque habitant et l’adaptation aux changements climatiques, écologiques et aux crises.
Si le HCSP « souligne la qualité rédactionnelle du projet », il remarque, néanmoins, « que seuls quelques objectifs stratégiques sont opérationnalisés par des cibles et indicateurs ». Ce cap, fixé dans la SNS, est ensuite repris dans les plans nationaux et territoriaux, comme les projets régionaux de santé (PRS).
Le point fort du texte est, selon le Haut Conseil, « la mise en place d’une gouvernance de la SNS et d’un comité de pilotage ». Une proposition « impérative au regard de la nécessité d’une refondation du système de santé, regroupant le système de santé publique, le système de soins et le système médico-social », écrit-il encore. Plus loin, il détaille que « le projet gagnerait effectivement à viser l’objectif d’une nécessaire refonte complète de notre système de santé ».
Mettre en exergue la santé mentale
Dans la SNS, des priorisations thématiques sont notamment centrées sur les enfants et les adolescents, les besoins de la défense, l’Outre-mer et la Corse. Le HCSP note que si ces sujets « s’imposent », d’autres « devraient aussi être mis en exergue », comme « la santé mentale et la santé des personnes vulnérables », telles que les migrants ou les détenus.
Sur la santé des enfants et des jeunes précisément, le HCSP recommande de « prendre en compte et valoriser la santé scolaire » et de « définir des engagements plus concrets pour réformer » ces champs, avec un « affichage encore plus engageant (y compris financièrement) de cette population » comme priorité.
La formation dans cette spécialité est d'ailleurs pointée du doigt par le Haut conseil, qui appelle au « maintien d’une expertise en santé de l’enfant, le renforcement (étude de médecine générale) ou la réintroduction d’un enseignement de la pédiatrie ». Aussi, il encourage à « développer une stratégie de prise en compte de la pédopsychiatrie » et de la santé mentale des adolescents.
De nouveaux métiers en santé environnementale
Sur le volet prévention, le Haut Conseil défend de faire « apparaître comme une priorité » le « déploiement d’une politique systémique basée sur l’universalisme proportionné et la santé dans toutes les politiques par une approche intersectorielle et une déclinaison territoriale ». Le tout pour « rééquilibrer les propositions en faveur des causes structurelles car ces propositions sont principalement des actions visant à modifier les comportements individuels ».
Dans ses recommandations, le HCSP suggère, au sujet du risque environnemental, de « proposer un plan de prévention stratégique » et, plus globalement, de l’inscrire « comme un des déterminants majeurs de la santé à prendre en compte dans l’élaboration de toutes les politiques publiques », dans une logique « Une seule santé » (One health). Pour aller plus loin, le Haut Conseil invite à « promouvoir le développement de nouveaux métiers en relation avec la prévention en santé-environnement et la promotion d’un environnement favorable à la santé ».
L’angle économique est lui aussi abordé, avec une recommandation de « développer les propositions et orientations sur les modes de financement du système de santé ». Et, enfin, de « proposer à court terme des initiatives pour gérer la crise des acteurs ».
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