Entre concertation et obligation, la santé des soignants a fait l’objet de différentes attentions le 30 mars. D’un côté, le ministère a lancé une grande enquête pour dresser un état des lieux de leur santé. De l’autre, la Haute Autorité de santé (HAS) s’est prononcée sur les obligations vaccinales : DTP, hépatite B et Covid-19.
Une levée des obligations vaccinales contre le Covid-19 et contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite est ainsi préconisée par la HAS qui, néanmoins, recommande fortement ces vaccinations. Le gouvernement a indiqué suivre cet avis. En outre, l’agence préconise le maintien de l’obligation pour l’hépatite B.
Un questionnaire et quatre appels à manifestation d’intérêt de recherche ont, eux, été présentés jeudi par la ministre déléguée à l’Organisation des soins et aux Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo. Cancers, risques psychosociaux, burn-out, addictions… sont quelques-uns des sujets auxquels veut s’atteler le ministère. Le sondage s’adresse par ailleurs à tous, libéraux comme hospitaliers, médecins comme infirmiers, pharmaciens… La ministre entend ainsi mieux documenter les problématiques liées à la santé des soignants avant de prendre un « premier train de mesures » d’ici l’été.
N’y a-t-il pas urgence à agir ? Rien que sur la santé mentale, l’association Soins aux professionnels de la santé fait état d’un nombre d’appels téléphoniques en hausse, pour atteindre près de 7 000 en 2022. Les infirmiers, aides-soignants et médecins étant les professions les plus représentées. La ministre pointe aussi l’importance d’avoir un suivi de sa propre santé, et notamment de déclarer un médecin traitant. Rappelons qu’un des quatre blocs de la certification périodique porte sur la santé du praticien. Alors que des textes sont encore attendus, le Pr Lionel Collet, président du Conseil national de la certification périodique, évoquait en octobre dans Le Généraliste le fait qu’« avoir un médecin traitant, c’est un élément qui pourrait être pris en compte, ou encore suivre des formations pour sa propre santé sur la gestion du risque et des risques psychosociaux ».
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