C'était l'un des arguments principaux des pro-Brexit : le Royaume-Uni verserait chaque année 20 milliards de livres à l'Union européenne, soit 350 millions de livres chaque semaine (437,25 millions d'euros). Cette somme libérée après la sortie de la zone euro permettrait de financer la Sécurité sociale, et pourquoi pas construire des hôpitaux.
Erreur et rétropédalage
Finalement Nigel Farage, le leader de l'Ukip (extrême-droite) a rétropédalé sérieusement une fois le vote acquis au Leave (cf. vidéo ci-dessous). Il se trouve que le montant maintes fois ressassé pendant la campagne, après discussion de toutes les ristournes obtenues par Margaret Thatcher, est divisé par deux. « C'est une erreur », a-t-il répondu. Et Nigel Farage d'enfoncer le clou en expliquant qu'il est désormais impossible de garantir ce financement, car il s'agissait simplement « d'argent disponible ».
Pour les partisans du in très remontés, rien n'indique donc que cet argent sera reversé au système de santé. Personne ne sait non plus si la moindre livre reviendra à la Sécu des Britanniques. A part un rapport du ministre de l'Echiquier, George Osborne, anticipant une baisse des subventions à la santé de 15 milliards de livres due au choc du Brexit, les partisans du remain n'ont pas donné de chiffres exacts aux électeurs.
L'EMEA devra déménager
Les chercheurs britanniques ont aussi toutes les raisons d'être inquiets. La recherche médicale britannique dominante en Europe est le premier bénéficiaire (20 %) des fonds européens. Ce coup d'arrêt du financement risque de stopper nombre de projets de recherche. Quant à l'Agence européenne du médicament située à Londres, elle ne pourra pas y rester et sera relocalisée. La Suède et le Danemark se sont déjà portés candidats. Concernant la réglementation, les Britanniques devraient se rapprocher de l'agence américaine (FDA). Ce qui risquerait de leur restreindre l'accès aux médicaments.
Quid des expatriés ?
Personne non plus n'a de réponse sur le prolongement ou non de la couverture médicale des expatriés anglais en France ou dans les autres pays européens. Concernant l'Hexagone, il existe un accord bilatéral qui permet à ces patients de bénéficier du système national mais payé par la Sécu britannique.
En témoigne aussi l’exemple de l’hôpital de Calais qui prend en charge des patients anglais remboursés par le système de santé anglais. Les responsables de cet établissement sont particulièrement inquiets sur la poursuite ou non de la collaboration avec les acteurs de la santé de l’autre côté de la Manche. L’avenir est plus que jamais incertain.
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