Un nombre record de dons de spermatozoïdes et d’ovules a été enregistré l’année dernière. C’est ce que révèlent les données publiées par l’Agence de la biomédecine à la suite du comité de suivi de la mise en place de la loi du 2 août 2021 dans le domaine de l’assistance médicale à la procréation (AMP).
D’après le communiqué de l’Agence, près de 600 hommes ont donné leurs spermatozoïdes en 2021. « Il s’agit du maximum enregistré à ce jour, le niveau le plus élevé précédemment s’établissant à 404 donneurs en 2017 », précise l’Agence. Ces chiffres ont été extrapolés à partir des données d’enquête collectées auprès de 22 centres d’AMP ayant répondu sur 26.
Record aussi pour les dons d’ovocytes, avec près de 900 femmes ayant donné l’année dernière. Le précédent record s’établissait à 836 en 2019 (d’après les données de 30 centres sur 31).
6 800 nouvelles demandes
La mise en place de la nouvelle loi de bioéthique pouvait pourtant faire craindre une pénurie. En effet, la modification du droit d’accès aux origines, qui sera mis en place au 1er septembre 2022, permettra d’avoir accès, pour les personnes issues d’une AMP avec tiers donneur, à l’identité de celui-ci. Ce qui pourrait entraîner une diminution des dons. Parallèlement, l’ouverture de l’AMP aux couples de femmes et femmes seules, le 28 septembre dernier, a provoqué logiquement un afflux de demandes. Dans ce contexte, l’Agence de la biomédecine a lancé en octobre une campagne d’encouragement au don de sperme et d’ovocytes.
Car comme prévu, si le nombre de donneurs est en augmentation, les demandes de prise en charge sont aussi en hausse. Ainsi, 6 800 nouvelles demandes de premières consultations de la part de couples de femmes et de femmes seules en vue d’une AMP avec don de spermatozoïdes ont été enregistrées en 2021. 47 % proviennent de couples de femmes et 53 % de femmes seules.
2 300 consultations ont déjà été réalisées l’année dernière. Mais compte tenu des délais extrêmement longs entre la première demande et le début du processus, pour l’instant, seulement six tentatives concernant des couples de femmes ou des femmes seules ont été entreprises et une grossesse était en cours au 31 décembre 2021.
« Le délai moyen de prise en charge est d’un an pour une AMP avec don de spermatozoïdes (entre la première prise de rendez-vous et la première tentative), avec des disparités sur le territoire national », souligne l’Agence de la biomédecine.
1 430 demandes pour l'autoconservation des ovocytes
Olivier Véran avait pris l’engagement de porter le délai d’attente d’un an à six mois en moyenne. En septembre dernier, il avait donc annoncé un nouvel investissement de 8 millions d’euros pour les équipements et les moyens humains des centres jusqu’en 2023. L’enquête de l’Agence sur les moyens des centres de don montre que « les recrutements attendus ont été en partie réalisés dès 2021, mais qu’il reste des besoins à pourvoir en 2022 ».
Depuis le 30 décembre 2021, la nouvelle loi de bioéthique a aussi rendu possible l’autoconservation de gamètes à but non médical. Pour l’instant, 1 430 demandes de consultations ont été enregistrées et 374 consultations réalisées pour des conservations d’ovocytes (d’après les données collectées et extrapolées de 36 centres sur 40). Pour l’autoconservation de spermatozoïdes, 45 demandes de consultations ont été enregistrées et 10 réalisées.
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