Élections URPS 2021

Face à la crise, une campagne sous le signe du numérique

Par

Publié le 22/03/2021

Article réservé aux abonnés

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Mailings, phoning, webinaires, visioconférences, vidéos et tutos sur les réseaux sociaux… Les moyens de communication engagés par les syndicats de médecins libéraux pour les élections professionnelles, prévues du 31 mars au 7 avril prochains, sont multiples et ont le mérite d’être innovants pour s’adapter au contexte sanitaire.

Pour faire campagne et convaincre les médecins d’aller voter en cette période troublée par la crise sanitaire, les cinq principaux syndicats en lice pour les élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS) ont dû s’adapter. Fini les réunions, les points presse et les grandes conférences en présentiel. Cette campagne 2021 « ne ressemble à aucune autre », assure le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. Elle se distingue notamment par les moyens de communication mis en place pour aller à la rencontre des électeurs. MG France, le CSMF, le FMF, l’UFML-S et le SML, tous l’ont bien compris : pour attirer les professionnels de santé libéraux, place au numérique.

Webinaires, mailing et phoning pour convaincre

Faute de pouvoir aller sur le terrain, les syndicats représentatifs font donc du mailing, parfois du phoning, et proposent tous des webinaires (réunions organisées par visioconférence). Pour la plupart, ces webinaires sont proposés toutes les semaines, région par région, et à partir de 20 heures.

« Nous organisons des réunions zoom et des webinaires toutes les semaines avec les candidats et avec les médecins. D’ici à la fin de la campagne, nous aurons fait le tour de toutes les régions. On mise également beaucoup sur les contacts interpersonnels que chacun de nos candidats peut avoir avec ses amis et ses connaissances », assure le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF.

Le président du SML, le Dr Philippe Vermesch, estime que la crise sanitaire aura au moins donné l’occasion d’imaginer « de nouvelles façons de communiquer » qui permettent de toucher « beaucoup de personnes. » Toujours avec sa box 4G dans sa mallette, le stomatologue se dit désormais « paré » pour animer ses webinaires « n’importe où ».

L’avènement des réseaux sociaux

Si, pour la présidente du FMF, le Dr Le Sauder, « rien ne peut remplacer le présentiel », pas question pour autant de négliger la visibilité de son syndicat sur les réseaux sociaux. Pour communiquer, le syndicat (tout comme la CSMF, la FMF et l’UFML-S) mise sur de courtes vidéos pour développer certains thèmes de son programme électoral. Sur la page Twitter de la FMF, accompagné du hashtag #PrendreSoindeCeuxQuiSoignent, le Dr Geneviève Richard, vice-présidente de la branche généraliste du syndicat, lance un appel pour une meilleure protection sociale des médecins. Un thème fort de cette campagne 2021 pour la plupart des syndicats.

Déjà habile et omniprésent sur les réseaux sociaux depuis ses débuts, le syndicat UFML-S, via son président, le Dr Jérôme Marty, adapte aussi sa communication en multipliant les prises de parole sur Twitter. Dans une courte vidéo intitulée « 60 secondes pour convaincre », le médecin généraliste de Fronton invite les médecins à voter pour son syndicat. Il confie d’ailleurs : « C’est un peu notre zone de confort, nous nous sommes construits sur les réseaux sociaux donc cela a été naturel de numériser notre campagne. »

Si, à quelques semaines du début du scrutin, tous dressent officiellement un bilan positif de cette campagne si singulière, en coulisses, on entend un tout autre son de cloche. Les syndicats sont obligés d’admettre le peu d’engouement montré pour cette élection, et craignent d’ailleurs une participation encore plus faible qu’en 2015, où elle avait à peine dépassé les 40 %…