Plutôt que de battre le pavé ce jeudi aux côtés de leurs collègues enseignants pour protester contre leurs conditions d’exercice et leurs salaires, les médecins scolaires entament « leur » propre mouvement d’action.
Deux syndicats représentatifs de la profession, le Syndicat national des médecins scolaires et universitaires (SNMSU) et le Syndicat national des médecins de santé publique de l’Éducation nationale (Snampsen/SGEN-CFDT) appellent, à compter du 1er février, l’ensemble de leurs collègues à « ne plus rendre d’avis d’expertise sans avoir réalisé au préalable un examen physique en présentiel des enfants ». Fini les consultations à distance ou par mail, en mode dégradé pour essayer de tenir les objectifs.
S’inscrire dans la durée
« Le principe est simple. Il ne s’agit pas pour nous de faire grève ou de refuser d’accomplir nos missions mais avec cette action, nous voulons redonner du sens à notre métier, notamment pour les collègues qui sont au bout du rouleau », développe la Dr Mechtilde Dippe, cosecrétaire du SNMSU. Sont ici concernés les mises en place de projets d’accueil individualisés pour les maladies chroniques, les plans d’accompagnement pour les troubles d’apprentissage, ou encore les aménagements des examens pour handicap. Ils seront désormais rendus sur dossier, après que le médecin scolaire aura pris le temps « de bien faire son travail », poursuit la praticienne, qui espère que cet appel intersyndical sera entendu par le plus grand nombre et s’inscrira dans la durée.
Pour les médecins scolaires, cette initiative est le seul moyen de se faire entendre par les tutelles. « Il est évident que si on voit tous les enfants en présentiel, cela ralentira notre activité. Mais on espère que ce ralentissement permettra à nos instances de réagir », développe la représentante syndicale. Avec en ligne de mire, les revalorisations tarifaires, de meilleures conditions de travail pour doper l’attractivité du métier mais aussi la redéfinition claire des missions dévolues à la médecine scolaire.
Après les primes pour les infirmières scolaires, les médecins ?
La baisse de médecins scolaires a atteint 35 % sur dix ans (seulement 843 personnes physiques recensées fin 2022), au regard notamment de la « faible attractivité de la fonction », relevait en septembre un rapport conjoint de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’Inspection générale de l’Éducation du sport et de la recherche (IGESR).
Dans ce contexte, le discours de politique générale de Gabriel Attal, mardi dernier, a laissé sur sa faim les médecins scolaires qui ont surtout retenu l’annonce du Premier ministre d’une augmentation de 200 euros net par mois et d’une prime exceptionnelle de 800 euros pour les… infirmières qui évoluent à l’école. « Gabriel Attal a quand même eu une petite phrase en disant qu’il fallait engager un travail pour une éventuelle revalorisation des autres personnels sanitaires et sociaux. Je pense qu’il entend par là les médecins et les assistants des services sociaux », veut croire la Dr Dippe.
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