La décrépitude de l'hôpital de Cayenne serait-il le symbole de l'état de la santé en Guyane ?, s'interroge l'AFP. Le système de santé guyanais fait partie des points sur lesquels les manifestants guyanais attirent l'attention des pouvoirs publics depuis le début de leur mouvement il y a deux semaines. L'architecture intérieure de l'établissement est sinistrée : moisissures sur les murs, plantes qui sortent des conduits, fientes d'oiseaux, détritus... Mais cela n'est rien comparé aux conditions des soins prodigués aux patients. Ceux-ci sont lavés à l'eau froide le matin car il n'y a pas d'eau chaude. Les matelas n'ont pas été changés depuis des années. Le risque d'escarres est latent. Plusieurs incidents ont étayé la rubrique faits divers des journaux locaux. En 2016, cinq grands prématurés sont décédés des suites d'une infection nosocomiale. Mi-janvier dernier, un homme est mort après été mordu par un serpent par manque d'un sérum anti venin. Une femme qui accouchait s'est plaint de ne pas avoir reçu de péridurale. A ce moment-là, seule une infirmière s'occupait en même temps de vingt parturientes.
En plus de ces nombreuses défaillances structurelles, l'établissement qui emploie 2 000 personnes pour un bassin de 90 000 habitants, perd chaque mois 1,6 million d'euros. L'établissement qui a été mis sous tutelle en mars 2016 n'arrive plus à avoir de la trésorerie, a un déficit structurel croissant et ne parvient plus à faire avancer les projets prévus, selon un collectif du personnel.
Parmi les 85 millions d'euros investis dans le système de santé guyanais promis par la ministre des outre mer, Erika Bareigts samedi 1er avril dernier, 65 millions seront dédiés à l'hôpital de Cayenne, dont 20 pour une aide financière d'urgence et 40 pour sa modernisation. En décembre 2016, 21 millions d'euros avaient déjà été débloqués. Autre mesure, le nombre de réservistes va passer de 200 à 300 personnels.
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