L’insuffisance rénale n’est pas une pathologie comme les autres. « Contrairement à beaucoup d’autres pathologies, le traitement le moins coûteux est aussi le plus efficace et réciproquement. Ce ne sont pas les plus riches qui coûtent le plus cher au système de santé, mais les plus pauvres qui restent moins bien soignés », écrivent les auteurs d’une étude* sur les inégalités d’accès à la greffe du rein. En effet, les patients les moins diplômés sont plus longtemps suivis en dialyse dans des centres. Contrairement aux patients diplômés qui bénéficient plus rapidement d’une inscription sur la liste d’attente gérée par l’Agence de la biomédecine. Or, la transplantation est le traitement le plus efficace selon les critères de la survie et de la qualité de vie. Ce traitement se révèle en outre plus économique pour la collectivité. Une année d’hémodialyse par patient s’élève à 89 000 euros par an. Pour la transplantation, la facture la première année est de 86 000 euros. Mais chute à partir de la seconde année à 20 000 euros. Une fois que ces patients sont inscrits, cette distinction disparaît. L’accès rapide à un greffon n’est plus corrélé à un statut social mais au lieu d’habitation. C’est ainsi à Poitiers que les délais d’attente avant une transplantation seraient les plus courts.
Une fois ce constat établi, des questions sont aujourd’hui sans réponse. La structure de soins, public, privé, associatif, influe-telle sur l’inscription en liste d’attente ? Faut-il réserver la transplantation rénale au seul secteur public ? Le débat est ouvert.
* Population, 2016, volume 71, N°1 , p.23-52.
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