C’est un président de la Haute Autorité de santé visiblement ému qui a célébré ce jour le dixième anniversaire de son institution. Pas seulement en raison de cette date symbolique, mais aussi à cause de l’annonce de la démission récente de Jean-Luc Harousseau. Les obstacles n’ont certes pas manqué. Faut-il invoquer les difficultés de management au sein du Collège ? Sûrement pas, quoique. Les relations avec la ministre de la tutelle ? Sûrement pas quoique. Marisol Touraine n’a ainsi pas participé aux festivités de ce jour, retenue au Sénat par la discussion autour du projet de loi de santé. Mais elle devrait honorer un futur rendez-vous le 30 octobre prochain. Pratiquant la litote, Jean-Luc Harousseau ne se « déclare pas certain d’avoir eu de meilleures relations avec le ministre précédent ». Alors ce départ s’expliquerait surtout pour des motifs familiaux. Voir notre brève du 24 septembre dernier http://www.decision-sante.com/actualites/article/2015/09/24/le-depart-s….
En attendant la nomination de son successeur, c’est en effet un autosatisfecit que s’est décerné Jean-Luc Harousseau. Il a ainsi rappelé l’inflexion donnée à l’évaluation médico-économique. À ce jour, la commission économique a ainsi rendu 30 avis d’efficience. Ce bilan est marqué par une grande variabilité des ratios coûts/résultats, allant de moins de 10 000 euros/qaly à plus de 200 000 euros/qaly. Le coût des médicaments est bien le dossier prioritaire de la HAS avec l’envolée des prix des médicaments innovants. Selon l’Inca, la seule facture pour les deux nouveaux produits en immunothérapie du cancer devrait s’élever à trois milliards d’euros. Pour autant, Jean-Luc Harousseau assurera jusqu’au bout toutes ses missions : « Je ne suis pas encore parti ! », a-t-il conclu.
À la mémoire de notre consœur et amie
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