Dans le cadre d'une proposition de loi visant à valoriser les sapeurs pompiers volontaires, l'Assemblée nationale a adopté jeudi, à l'unanimité et en première lecture, l'expérimentation d'un numéro unique d'appels d'urgence. Le texte instaure également un statut de « Mort pour le service de la République » notamment pour les soignants morts du Covid.
Regroupement du 15, 17 et 18, trois configurations à l'étude
Votée à l'unanimité par les députés, la proposition de loi n'instaure pas formellement le « 112 » mais ouvre la voie à plusieurs modèles d'expérimentation.
La première option proposée dans le texte est le rapprochement de « l'ensemble des services » (numéro 15, 17 et 18). La deuxième option est celle d'un rassemblement sans « police-secours » (15 et 18) et la dernière option un simple « regroupement » du SAMU et des médecins de garde en lien avec les autres services d'urgence (15 et permanence des soins).
Ce rapprochement, voulu par Emmanuel Macron depuis 2017, est vivement plébiscité par les pompiers qui plaidaient d'ailleurs, dans une tribune publiée dans le Monde, pour une réforme du système de prise en charge des urgences et pour l'instauration d'un numéro unique.
Un danger pour l'accès aux soins
Mais pour certains médecins un tel dispositif est dangereux et pourrait détériorer la qualité et l'accès aux soins des patients.
Le syndicat SAMU-Urgences de France estime que l'instauration d'un futur « 112 » (l'équivalent français du « 911 » nord-américain) rime avec « perte de chance » pour le patient et « désorganisation de toute la chaîne hospitalière ».
De son côté, la fédération hospitalière de France (FHF) dénonce « un signal négatif » et « un coup d'épée dans le dos » avec en toile de fond la crainte que la mesure nuise au projet parallèle de « Service d’Accès aux soins » (SAS) voulu par la communauté médicale.
« On ne supprime aucun numéro d'urgence » mais « on essaye d'avancer pour simplifier la vie » des Français, a souligné Fabien Matras, député LREM du Var et rapporteur du texte, comme pour rassurer les soignants.
« Cela permettra [...] une meilleure répartition de nos moyens en fonction de la nature de l’urgence » , et de garder un maximum les moyens pompiers pour les situations d’urgence, alors qu’ils sont aujourd’hui parfois sollicités pour un peu tout et n’importe quoi », a salué Grégory Allione, président de la Fédération des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).
Création d'un statut « Mort pour le service de la République »
Le gouvernement a en outre profité du texte pour faire voter par amendement la création d'un statut de « Mort pour le service de la République » pour les agents publics décédés « dans des circonstances exceptionnelles ».
Il concernera notamment les soignants décédés pendant la pandémie du Covid-19, avec un statut de pupilles de la République pour leurs enfants.
Début février, la Caisse Autonome de retraite des médecins de France (Carmf) a recensé au cours de l’année 2020 74 décès de médecins libéraux (49 médecins encore en activité, 25 médecins retraités).
Avec AFP
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