Depuis quelques jours, et avec l’augmentation du variant Delta dans le pays et le fléchissement des primo-vaccinations, le gouvernement met le paquet pour inciter à la vaccination et convaincre les hésitants. Et le discours du Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, n’est pas différent. Invité de France Inter ce mercredi matin, il considère qu’après la stratégie de vaccination de masse il faut maintenant « aller vers ». « Avec de l’explication beaucoup plus spécifique. Il faut des camions de vaccination dans les cités, dans les endroits qui sont peu médicalisés. C'est notre responsabilité de ne pas montrer du doigt ceux qui hésitent, mais au contraire de les accompagner ».
En revanche, le Pr Delfraissy ne tient pas le même discours pour les soignants non vaccinés et sa position a évolué sur l’obligation vaccinale. « J’ai changé d’avis. J’étais contre l’obligation et il me semble que maintenant nous avons atteint le niveau où nous devons l’envisager », affirme-t-il. Et selon lui, la question doit se poser plus rapidement qu’à l’horizon de la rentrée, évoqué par Olivier Véran.
Jean-François Delfraissy : "J'ai changé d'avis : j'étais contre l'obligation [de vaccination], et il me semble que maintenant on doit l'envisager pour les soignants" #le79inter pic.twitter.com/Hr5A8hEMJT
— France Inter (@franceinter) June 30, 2021
Des chiffres faussement rassurants
Pour cause, avec l’émergence du variant Delta, le Pr Delfraissy juge inévitable une quatrième vague épidémique à la rentrée, mais elle pourrait être « beaucoup plus nuancée que les trois » précédentes grâce à la vaccination. Le vaccin est efficace contre le variant « quand on a eu deux injections », rappelle-t-il. Avant d'ajouter : « mon message est simple, il faut avoir eu ses deux injections pour la rentrée. » Car le président du Conseil scientifique juge « faussement rassurants », les chiffres bas de l’incidence en France. « Nous allons avoir un été où nous allons relâcher, on a envie de vivre. Nous devons nous souvenir de ce qu’il s’est passé l’été dernier, nous étions à des chiffres comparables fin juin 2020 et nous avons vu la deuxième vague arriver au début du mois de septembre. »
Dans les Landes, où la situation sanitaire est stabilisée mais « atypique » avec un taux d’incidence plus élevé qu’ailleurs et un variant Delta qui représente 45 % des cas, la préfecture vient d’annoncer que les dernières restrictions du confinement resteront en place jusqu’au 6 juillet inclus.
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