L’apparition d’épidémies et leur rapide diffusion à l’échelle internationale, comme le SRAS en 2003 ou plus récemment celle de Covid-19, a montré la nécessité de mettre en place une collaboration européenne dans le domaine de la santé publique. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a été créé dans l’optique d’identifier et d’évaluer la menace constituée par les maladies infectieuses sur la santé humaine. Il participe ainsi à la construction de l’Europe de la santé et veille à protéger la santé des 500 millions de citoyens européens, en partenariat avec les différents organismes européens de surveillance et d’alerte sur les infections.
Cette agence collecte, analyse et partage les données relatives à plus de 50 maladies infectieuses en Europe
Opérationnelle depuis 2005, cette agence de l’Union européenne (UE) collecte, analyse et partage les données relatives à plus de 50 maladies infectieuses en Europe. Cette surveillance est menée conjointement avec les États membres, les experts et instituts de santé publique qui contribuent à alimenter les bases de données. Celles-ci recensent les informations récupérées sur le système européen de surveillance Tessy, de collecte, d’analyse et de diffusion des données sur les maladies infectieuses en Europe. Les experts du Centre sont ainsi en mesure de surveiller la propagation d’épidémies sur le continent. Les domaines d’activité et les maladies surveillées concernent la résistance antimicrobienne et les infections nosocomiales ; la tuberculose ; les maladies à prévention vaccinale ; la grippe ; les maladies d’origine alimentaire ou hydrique et les zoonoses ; les maladies émergentes et vectorielles ; les maladies sexuellement transmissibles. Des réseaux spécialisés gèrent ces travaux.
Une aide pour les États membres
Au-delà de la surveillance et de la collecte des données, une partie du travail du centre consiste à diffuser et communiquer les résultats scientifiques auprès des publics intéressés. En tant qu’agence scientifique et technique, l’ECDC apporte à la Commission européenne, au Parlement européen, au Conseil de l’Union européenne et aux décideurs en matière de santé publique les conseils et les preuves nécessaires pour engager des politiques publiques. Il agit en tant que conseiller auprès des États membres pour les aider à construire et maintenir des systèmes de surveillance efficaces.
L’épidémie de Covid-19 a montré le besoin de renforcer l’ECDC afin de mieux protéger la santé des citoyens et de mieux se préparer aux menaces transfrontières. Une enquête de la médiatrice européenne n’avait pas relevé de mauvaise administration durant cette période mais plutôt des défaillances dans l’efficacité et la réponse du Centre. C’est pourquoi le Conseil de l’UE a adopté, le 24 octobre 2022, un règlement visant à renforcer le mandat du Centre. Il prévoit notamment l’utilisation des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle pour améliorer et automatiser la transmission des données. Ce règlement prévoit aussi la mise en place par le Centre d’une task-force de l’UE dans le domaine de la santé afin de fournir une assistance aux États membres et les aider à gérer les crises sanitaires.
Composition et gouvernance
L’ECDC emploie près de 300 personnes comprenant des experts de santé publique, des mathématiciens ou encore des communicants. Le programme de travail du Centre est mis en œuvre par le conseil d’administration, au sein duquel siègent des personnalités nommées par les États membres.
Un conseil scientifique est chargé de donner son avis au directeur sur la qualité des travaux scientifiques entrepris par l’ECDC. Il est composé de hauts représentants des agences et instituts nationaux de santé publique désignés par les États membres.
En 2024, l’ECDC dispose d’un budget de 92,9 millions d’euros de la part des pays membres de l’UE et de l’Espace économique européen.
Programmes de formation
L’ECDC publie de nombreux rapports sur la prévention et le contrôle des maladies infectieuses, à portée scientifique et technique. En tant qu’agence de surveillance, elle publie un suivi et met à jour les données pour rendre compte, par exemple, de la situation épidémiologique liée à l’épidémie de mpox actuelle, en Afrique notamment. Elle accompagne ce suivi de recommandations scientifiques sur les mesures de santé publique à prendre comme l’information aux voyageurs, la vaccination ou encore le traçage des contacts.
La formation est une activité importante de l’ECDC puisqu’il forme des instructeurs ou encore soutient des programmes de formation conjointement avec ses partenaires autour de la santé publique. On y retrouve par exemple le programme européen de formation à l'épidémiologie d'intervention (Epiet), un apprentissage de deux ans dans les instituts nationaux responsables de la surveillance et du contrôle des maladies transmissibles. Le programme européen de formation à la microbiologie appliquée à la santé publique (Euphem) offre une formation dans les laboratoires.
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