Mort de Zacharie aux urgences : Marisol Touraine demande l’ouverture d’une enquête

Publié le 08/08/2014
Seine Saint-Denis

Seine Saint-Denis
Crédit photo : Picasa

La mort d’un enfant de dix ans survenu dimanche aux urgences d’un hôpital de Seine-Saint-Denis relance le débat sur l’accès aux soins dans les banlieues difficiles. Le décès, qualifié de «brutal et inattendu» par le chef des urgences pédiatriques de l'hôpital Delafontaine, a suscité une vive émotion et soulève de nombreuses questions sur la prise en charge du jeune patient. Dans un communiqué, le président PS du conseil général de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, a dénoncé vendredi «le déni de droit» qui vient s'ajouter «aux difficultés sociales pour cette famille des quartiers populaires».

Le petit Zacharie, qui se plaignait de douleurs au ventre depuis le vendredi, a été transporté aux urgences en pleine nuit par ses parents, après que les pompiers, le Samu et les compagnies de taxis ont refusé de venir le chercher. Pris en charge pendant près de quatre heures par le personnel hospitalier, l'enfant devait être opéré en urgence pour une appendicite aiguë. Mais son état s'est dégradé et il est mort d'un arrêt cardio-respiratoire peu avant 9h. Persuadée que son malheur est lié au fait de vivre «dans le mauvais quartier», à Epinay-sur-Seine, une commune pauvre de Seine-Saint-Denis, cette femme de 32 ans soutient que l'arrivée des secours aurait pu le sauver. Elle a porté plainte pour non-assistance à personne en danger.

C’est dans ce contexte, qu’en complément de l’enquête judiciaire en cours, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a demandé à l’ARS d’Ile-de-France de réaliser dans les plus brefs délais une enquête pour établir les circonstances exactes du décès de ce jeune patient, mais aussi les conditions de sa prise en charge depuis son domicile.

L'autopsie du corps de l'enfant devait être pratiquée «dans la journée» de vendredi, selon le parquet de Bobigny. D’après l'avocat de la famille, les résultats ne seront pas connus «avant la semaine prochaine».


Source : lequotidiendumedecin.fr