Est-ce un nouvel épisode du conflit de générations ou plutôt au sein de l'hôpital public de l'éternel conflit entre les médecins qui sont contraints d'assurer des gardes et ceux qui n'en prennent pas ? En ce jour de signature du Ségur de la Santé, la division du corps médical est patente. Le SNAM-HP, la CMH et l'INPH ont signé le protocole d'accord. En revanche, la CPH, l'AH, l'AMUF et Jeunes Médecins récusent le compromis. Pour le Dr Norbert Skurnik, président de la CMH, « c'est la plus grande avancée depuis 1984 ». Le Dr Rachel Bocher (INPH) est moins enthousiaste : « C'est un début et non une fin… C’est toutefois un geste majeur des pouvoirs publics. » Pour juger sur pièces quelles sont les principales avancées ? Trois nouveaux échelons sont créés après l'ancien échelon 13 qui devraient permettre une revalorisation annuelle de + 5 000 euros à +7 000,00 euros. Or, 25 % des PH sont au 13e échelon et 15 % sont au 12e, notent la CMH et le SNAM-HP. Autre avancée, l'engagement de service public exclusif est désormais fixé à 1 010 euros brut pour tous. Des mesures spécifiques ont par ailleurs été octroyées aux PUPH. Pour les signataires de l'accord, « c'est la totalité de la profession qui bénéficie de la revalorisation salariale avec un bond selon les cas de 14 à 25 %. ». Pas du tout, persiflent les opposants. « Les médecins âgés sont les vrais gagnants. Les jeunes et les médecins en milieu de carrière sont sacrifiés. C'est une victoire à la papyrus. » Ambiance...
Les non-signataires attendaient surtout un nouveau décompte des gardes de nuits qui auraient compté pour trois demi-journées au lieu de deux aujourd'hui. Le coût de cette mesure s'élevait à 180 millions d'euros. Le gouvernement n'a pas suivi. Et proposait une revalorisation salariale traduite par le gain immédiat de deux échelons pour tous. Bref pour le syndicat des Jeunes Médecins, le Ségur de la Santé "s'achève par un hold-up". Quant à Patrick Pelloux, il met ses pas dans ceux de Michel Houellebecq en qualifiant l'accord de "l'ancien monde en pire".
À l’issue du Ségur de la Santé, l'unité d'action entre PH est bel et bien rompue. Et certains médecins sans attendre une seconde vague, ont déjà la fièvre.
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