Sortie du week-end

Le rond-point symbolise, bien plus que le carrefour, la liberté de partir dans toutes les directions… Encore en faut-il savoir laquelle prendre !... Les gilets jaunes tournent en rond sur leurs ronds-points… Ils font du cabotage, naviguent à vue, et par leur mutinerie empêche le capitaine de prendre le cap nécessaire aux réformes du pays.

Comme ils se rendent compte que leur mouvement est en train de faire « flop » comme celui des nuits debout, ils s’inventent chaque jour des nouvelles raisons, plus saugrenues les unes que les autres, de le prolonger. Il s’agit à cette heure « de quantité de bonheur » (comme la température ressentie, elle servirait de jauge au bonheur) de « meilleure reconnaissance au sein du milieu professionnel », bref de tas de choses qui ne relèvent pas du chef de l’État, mais bien d’une quête personnelle…

En gros, ils prennent conscience de la vacuité de leur vie, se réunissent pour la partager, et en rejettent collectivement la responsabilité à un gouvernement. Ils récusent tous les clivages, avec un relent soixante-huitard d’ « interdit d’interdire », mais ne s’interdisent pas d’être violents et se considèrent aux dessus de toutes représentations de l’ordre public, des institutions, des valeurs républicaines, et de l’esthétique des monuments historiques.

Les écoutez un par un est une perte de temps considérable pour le Chef de l’État qui doit monter à la hune afin de fixer le cap, tandis que la révolte improductive gronde sur le pont et que les vortex qu’elle produit sur les ronds-points, sont la seule force stabilisatrice, en vertu de l’effet gyroscopique, qui la maintient debout.