Un amendement au PLFSS a voulu changer la donne en ce qui concerne l’installation des jeunes praticiens en libéral. Le choix de leur lieu d’exercice, s’ils souhaitent être conventionnés, serait ainsi conditionné à la bonne volonté des pouvoirs publics. Les praticiens souhaitant travailler au sein de zones surdotées le pourraient moyennant un remboursement dérisoire par les organismes sociaux.
Plusieurs questions se posent à la suite de cette nouvelle donne :
1/ Qui va définir les zones surdotées ? Les ARS, et sur quels critères ?
2/ On parle de désert médical, mais la médecine libérale n’est-elle pas déjà devenue un désert où que vous soyez ? En effet, le problème de la démographie médicale est très important, et se rencontre même dans les grandes villes.
3/Ces mesures « incitatives » tiennent-elles compte du temps de travail des libéraux ? En effet, comment un organisme public va savoir si le praticien souhaite travailler à mi-temps ou à plein-temps ? Combien de médecins seront affectés dans une zone déterminée ? Quid des collègues qui vont souhaiter exercer en MEP.
4/ De telles mesures ne vont-elles pas convaincre les jeunes collègues de ne pas s’installer en libéral, et les inciter à remplacer éternellement ?
Bref, tout cela pour dire que de telles mesures très antilibérales ont peu de chances de donner des résultats à la hauteur des espérances des politiques. Il est certain que cela va leur permettre de caresser le poil de leurs ouailles (ce qui est excellent en période électorale), mais ne résoudra pas la crise sanitaire française. Pour résoudre ce dilemme, il est impératif de travailler cette problématique avec les professionnels de santé, et en mettant en place des mesures efficaces et pérennes.
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