« Faudra-t-il attendre un drame pour que de vraies mesures soient prises ? », interrogent les collectifs pour une médecine libre et indépendante (Comeli), dans un communiqué faisant suite à l’agression d’une médecin généraliste marseillaise. Jeudi 22 août, une manifestation avait rassemblé une centaine de personnes – soignants, usagers, élus – choquées par cette violence et mobilisées pour exprimer leur solidarité.
Exaspérés, les collectifs de médecins dénoncent « la banalisation et la répétition de faits similaires », les qualifiant de « probablement sous-estimés et trop souvent passés sous silence ». Au-delà du fait divers, ils appellent à « une réflexion sociétale approfondie et à de vraies mesures de l’État pour renforcer notre démocratie sanitaire ». Car, écrivent-ils encore, en tant que professionnels de santé, ils constatent « avec impuissance le délabrement de notre société ».
Vers une plainte contre l’État ?
S’ils prennent acte du soutien du Conseil de l’Ordre national des médecins (Cnom), les collectifs Comeli exigent toutefois des actes plus concrets et plus forts. En ce sens, ils appellent aussi à ce que l’Ordre s’associe aux plaintes ou qu’il se constitue partie civile.
Les Comeli invitent également les parlementaires à faire adopter la proposition de loi visant à renforcer la sécurité des professionnels de santé, à inciter les soignants victimes à porter plainte et à durcir les sanctions. L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité ce texte porté par Philippe Pradal (Horizons), à la mi-mars. L’ensemble des Ordres professionnels avaient soutenu cette initiative.
Si rien n’est fait, les collectifs de médecins, offensifs, menacent « qu’une plainte collective des soignants soit déposée contre un État incapable d’assurer notre protection ».
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier