Identifier, à partir de l’air expiré, les sujets ayant un cancer du poumon : cette piste fait l’objet de recherches depuis quelques année. Un nano-nez électronique capable de détecter des composés organiques a déjà été évalué avec succès pour différencier les nodules malins. L’utilisation de chiens spécifiquement entraînés a également permis de flairer des cancers pulmonaires, gastro-intestinaux ou prostatiques. Récemment, lors du congrès annuel de la Société européenne de pneumologie, une équipe de l’université de Latvia (Lettonie) a présenté des premiers résultats très encourageants obtenus avec un nez électronique pour le diagnostic de cancers du poumons. Ce « nez » a été testé chez des sujets atteints de cancer pulmonaire et des sujets sains, fumeurs ou non. Dans le groupe des non-fumeurs, il a identifié 128 sujets atteints de cancer pulmonaire dont 5 faux positifs. Et chez les fumeurs, il a identifié 114 personnes atteintes de cancer pulmonaire, là aussi avec 5 faux positifs. Pour Maris Bukovskis, premier auteur de ce travail, la sensibilité élevée du test est très encourageante. L’un des principaux écueils est que le dispositif doit être reparamétré dès qu’il est confronté à de nouvelles odeurs, ce qui pose le problème de la permanence de la méthode de mesures.
Autre avancée publiée par une équipe américaine, de Seattle : le développement d’un test sanguin permettant de préciser le caractère bénin ou malin d’un nodule pulmonaire. La découverte d’un nodule pulmonaire isolé est une situation fréquente, qui conduit souvent à une multiplication d’examens voire la réalisation d’un geste invasif -biopsie, exérèse chirurgicale- pour établir sa nature bénigne ou maligne. Le test développé par Integrated Diagostics, qui devrait être commercialisé fin 2013, se fonde sur une technique de biologie moléculaire avancée (multiple reaction monitoring mass spectrometry), qui a permis de découvrir, dans une étude cas-témoins rétrospective, qu’un groupe de 13 protéines peut distinguer le nodule bénin du nodule malin (cancer stade IA). Ces 13 protéines, qui forment la signature précoce du cancer pulmonaire, semblent modulées par des régulateurs transcriptionnels associés au cancer, à l’inflammation et aux réseaux du stress oxydatif.
Ce « biomarqueur collectif » a ensuite été évalué sur d’autres séries rétrospectives d’échantillons sanguins, ce qui a confirmé sa valeur prédictive négative, de 90 %.Le test, indépendant de la taille du nodule, du tabagisme et de l’âge, doit désormais être validé dans des études prospectives.
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