Moins de PA pour moins de démence

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Publié le 01/12/2023
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Chez les hypertendus en prévention primaire, une stratégie rigoureuse vis-à-vis de la pression artérielle (PA) pendant quatre ans a réduit le risque de démence toutes causes de 15 % par rapport à la prise en charge classique.
Les effets de la réduction de tension en l’absence d’HTA restent à évaluer

Les effets de la réduction de tension en l’absence d’HTA restent à évaluer
Crédit photo : BURGER/PHANIE

Selon des études observationnelles, les hypertendus non traités ont un risque accru de démence, de 42 % par rapport à la population en bonne santé ; surrisque que n’ont pas les hypertendus traités. Mais les études n’avaient pas, jusqu’ici, apporté de résultats probants sur l’intérêt de baisser la PA pour prévenir la démence.

L’étude CRHCP, menée en soins primaires dans la Chine rurale, a inclus 34 000 adultes de plus de 40 ans (âge moyen 63 ans, 61 % de femmes), avec une pression artérielle (PA) ≥ 140/90 mmHg non traitée ou ≥ 130/80 chez les personnes à haut risque CV ou déjà traitées. Le protocole thérapeutique visait à un objectif thérapeutique tensionnel < 130/80 mmHg.

À l’issue des quatre ans de l’étude, la PA était en moyenne de 128/73 mmHg dans le bras intensif, vs 148/81 mmHg dans le groupe témoin, soit une réduction de la PAS de 22 mmHg et la PAD de 9 mmHg en moyenne.

L’évaluation des fonctions cognitives par des neurologues a mis en évidence une réduction du risque de démence toutes causes confondues de 15 % et de troubles de la mémoire de 16 % dans le groupe actif par rapport au groupe témoin, aussi bien chez les hommes que chez les femmes, et ce, quel que soit le niveau initial de la PA. On observait également moins d’hospitalisations et de décès de toutes causes chez les patients traités activement.

« Il s’agit du premier essai randomisé de grande envergure démontrant que l’abaissement de la tension artérielle est efficace pour réduire le risque de démence et de troubles cognitifs chez les hypertendus, remarque le Pr Jiang He (Nouvelle-Orléans, Louisiane). Ce qui, en l’absence de traitement curatif, est un apport essentiel pour réduire la charge que représente la démence au niveau mondial. »

Il serait intéressant de compléter cette étude par des travaux évaluant les fonctions cognitives en début et en fin d’étude, et d’analyser quel pourrait être l’effet d’une réduction de la PA chez les personnes à risque de démence en l’absence d’HTA.

 

AHA 2023. LBS 04


Source : Le Quotidien du médecin