La piste de la spironolactone dans l’acné

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Publié le 31/10/2024
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Une étude clinique contrôlée, randomisée en double aveugle vient de montrer la supériorité de la spironolactone par rapport à la doxycycline pour traiter l’acné chez la femme adulte.

La spironolactone est un traitement bien toléré, sans hyperkaliémie

La spironolactone est un traitement bien toléré, sans hyperkaliémie
Crédit photo : GARO/PHANIE

La doxycycline est considérée comme un traitement de référence de l’acné, mais celle-ci est principalement à composante hormonale chez la femme adulte.

Une première étude rétrospective avait cherché à identifier les facteurs susceptibles d’influencer la réponse à la spironolactone à faible dose, un antiandrogène qui cible le récepteur des androgènes des glandes sébacées, dans cette population (1). La réponse était plus importante en présence de nombreuses lésions inflammatoires à l’inclusion et lors d’une rechute de l’acné après un traitement antérieur par isotrétinoïne. Au contraire, elle était moins bonne en présence d’une contraception œstroprogestative de première ou deuxième génération. Les effets indésirables étaient faibles ; la surveillance du potassium pourrait n’être nécessaire que chez les patientes les plus âgées.

Fasce, le premier essai clinique contrôlé randomisé en double aveugle, mené chez 133 femmes, a démontré la supériorité de la spironolactone à faible dose (150 mg/j, vs 300 mg pour la posologie diurétique) par rapport à la doxycycline 100 mg dans l’acné féminine adulte (2). Et ce, avec une bonne tolérance, sans hyperkaliémie. La qualité de vie des patientes était aussi meilleure avec la spironolactone.

Des alternatives à l’isotrétinoïne sont nécessaires

Pr Brigitte Dréno

« Malgré ces preuves positives, la spironolactone est toujours en attente d’une AMM dans cette indication, même aux États-Unis, où elle est prescrite hors autorisation depuis plus de quarante ans, souligne la Pr Brigitte Dréno, principale investigatrice de l’étude. C’est d’autant plus essentiel à l’heure où l’acétate de cyprotérone a perdu son indication dans l’acné : des alternatives à l’isotrétinoïne sont nécessaires, en cas d’échec ou de contre-indication au traitement. »

Session « Acné »
(1) A. Isvy-Joubert et al. Ann Dermatol Venereol. 2016;143(12):S263
(2) Dreno B et al. Acta Derm Venereol. 2024 Feb 21:104:adv26002


Source : Le Quotidien du Médecin