Depuis 2009, l’organisation mondiale de la santé (OMS) recommande d’introduire le vaccin HPV dans les programmes nationaux de vaccination dans les pays où le cancer du col de l’utérus représente une priorité de santé publique et où une telle stratégie est matériellement et économiquement possible. La vaccination HPV, qui cible les jeunes filles âgées de 9 à 13 ans et se fonde sur un schéma vaccinal en deux doses, doit s’intégrer dans une approche globale du cancer du col, à côté de l’éducation, du dépistage et de la prise en charge thérapeutique.
Plus de 50 pays ont aujourd’hui introduit le vaccin HPV dans leur programme national de vaccination et plus d’une vingtaine de pays en voie de développement ont commencé à proposer cette vaccination, dans le cadre de la Global alliance for vaccines and immunisation (GAVI). Dans ces pays, la mise en place de la vaccination HPV constitue un défi particulier en termes de couverture, de communication, de coût et de pérennité, mais elle offre également l’opportunité de développer d’autres services médicaux à destination des adolescents.
Dans les pays industrialisés, malgré certaines barrières, là encore de coût ou de communication, le vaccin HPV est l’un de ceux ayant pu être introduit le plus rapidement (1).
En Australie, le vaccin quadrivalent a été introduit en 2007 chez les filles et femmes âgées de 12 à 26 ans. Dès la fin de l’année 2009, l’analyse des données colligées dans le registre victorien de cytologie cervicale a permis de mettre en évidence la réduction de l’incidence des lésions de haut grade prouvées histologiquement chez les femmes les plus jeunes, âgées de moins de 18 ans. Le taux de ces lésions est passé de 8,5/1 000 en 2006 à 2,2/1 000 en 2009 (p = 0,003). Depuis, cette réduction des lésions de haut grade s’est poursuivie chez les femmes de moins de 20 ans, les taux diminuant de 10,9/1 000 en 2006 à 5/1 000 en 2013 (p ‹ 0,0001) et chez celles âgées de 20 à 24 ans (21,5/1 000 en 2008 et 13,5/1 000 en 2013 ; p ‹ 0,0001). Le pic des lésions de haut grade s’est déplacé vers les femmes âgées de 25 à 29 ans. Cette évolution est confirmée par le registre national de dépistage.
Le croisement des données des registres de vaccination et de dépistage souligne, de son côté, que les femmes vaccinées présentent moins de lésions cervicales de haut ou de bas grades que les non vaccinées (2). L’expérience Finlandaise (3) va dans le même sens, avec, après quatre années de suivi, la survenue de 63 cas de lésions CIN3 et 3 cancers invasifs du col dans une cohorte de femmes non vaccinées, comparativement à 3 cas de lésions CIN3 dans la cohorte de l’essai FUTURE et 4 dans la cohorte de l’essai PATRICIA. Soit une incidence respectivement de 105/100 000, 88/100 000 et 42/100 000.
(1) Bloem P. OMS Genève. HPV vaccine uptake in the world
(2) Brotherton J et al. Changes in disease prevalence in vaccinated women: cervical diseases
(3) Paavonen J et al. Helsinki. Long-term efficacy of HPV vacination against hard endpoints
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