Entre 2007 et 2010, 16,2 % de la totalité des infections VIH recensées aux Etats-Unis concernaient des populations immigrées, principalement d’origine hispanique et asiatique. Le mode de contamination est hétérosexuel dans presque la moitié des cas. Cette étude descriptive de l’épidémiologiste Irène Hall (Atlanta), présentée lors de la 19e Conférence internationale sur le Sida, décrit la diversité de l’infection liée au VIH afin d’améliorer les structures de prévention et l’information chez les populations qui y ont le moins accès.
Trente ans après la découverte du premier cas de Sida, l’objectif clairement annoncé lors de la 19e Conférence internationale sur le SIDA à Washington, est d’éradiquer le virus, de tendre vers des générations sans VIH : un projet ambitieux décrit parallèlement dans la revue Nature Reviews Immunology* « Towards an HIV cure, a global scientific strategy ». « Depuis la première conférence, il y a 22 ans, nous avons réalisé beaucoup de progrès scientifiques et thérapeutiques, a déclaré Kathleen Sebelius, secrétaire d’Etat à la Santé et aux services sociaux aux Etats-Unis. Aujourd’hui, une personne infectée par le VIH et diagnostiquée avant la maladie, peut avoir une espérance de vie presque normale. Ce n’est pas le moment de relâcher nos efforts. »
Au cours de cette même réunion, l’épidémiologiste Irène Hall (Centre de contrôle et de prévention des maladies, Atlanta) présentait les caractéristiques démographiques des personnes infectées par le VIH, vivant sur le sol américain entre 2007 et 2010. Publiée simultanément dans le JAMA**, cette observation précise l’origine ethnique des personnes infectées, les modes de transmission du VIH dans les populations concernées.
Près de 192 000 infections VIH entre 2007 et 2010
Entre 2007 et 2010, l’infection VIH a été diagnostiquée chez 191 697 personnes vivant sur le sol américain, dont 30 995 (16,2 %) nées hors des Etats-Unis ; chez les 25 255 dont le lieu de naissance était spécifié, 41 %(n=10343) étaient originaires de d’Amérique Centrale (incluant Mexico) , 21,5 % (n=5418) des Caraïbes et 14,5 % (n=3656) d’ Afrique. 3 088 cas ont été déclarés chez des Asiatiques, dont 64,3 % nés en dehors des Etats-Unis. Les 4 Etats américains qui comptabilisent le plus grand nombre d’immigrés infectés par le VIH sont aussi ceux qui ont le plus d’infections (immigrés et non immigrés).
Une prédominance masculine
Les 10 pays qui recensaient le plus de cas étaient par ordre décroissant : Mexico ( 7311), Haiiti ( 2140), Cuba (988), Le Salvador (908), la République Dominicaine ( 898), le Guatemala ( 895), le Honduras ( 841), La Jamaïque ( 841), l’Éthiopie ( 584) et la Colombie (509).
Chez les personnes nées en Afrique et aux Caraïbes, la transmission hétérosexuelle est le mode de contamination le plus fréquent, et homosexuelle pour tous les autres pays concernés. Les enfants diagnostiqués entre 2007 et 2010 étaient principalement originaires d’Afrique (73,2%).
La majorité de cas survient chez les hommes ( 77,7 % pour ceux nés aux Etats Unis versus 73,5 % chez les immigrés). Concernant le mode de contamination, 39,4 % des transmissions étaient d’origine hétérosexuelle chez les immigrés (hommes et femmes). Chez Américains non immigrès, 27 ,7 % des infections étaient liées à une relation hétérosexuelle (hommes et femmes), 75,1 % des infections masculines étaient d’origine homosexuelle. Chez les femmes, 17,7 % des infections sont liées à l’usage de drogue.
Dans la mesure où l’infection VIH n’est pas reportée sur les documents d’entrée aux Etats-Unis, elle peut avoir précédée l’immigration. Une autre étude de moins grande ampleur montrait que la moyenne d’âge chez les immigrés infectés par le VIH était de 32,7 ans et qu’ils avaient séjourné en moyenne 12 ans sur le territoire américain.
* Nature Rewiews Immunology, publiée en ligne le 20 juillet 2012 ; doi :10.1038/nri3262
** JAMA en ligne du 22 juillet 2012 : HIV in Persons Born Outside the United States 2007-2010
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