Ebola : bons résultats (phase I) d’un des deux candidats vaccins choisis par l’OMS

Publié le 08/09/2014
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Crédit photo : AFP

Une étude publiée dimanche dans « Nature Medicine » confirme les bons résultats chez les macaques d’un candidat vaccin utilisant comme vecteur un adénovirus de chimpanzé de sérotype 3 (ChAD3) capable délivrer dans les cellules du sujet vacciné du matériel génétique viral et d’induire une réponse immunitaire sans entraîner la maladie (pas de réplication virale).

« Nous avons démontré, et c’est à notre connaissance la première fois, qu’il est possible d’obtenir une réponse immunitaire à la fois rapide et durable contre le virus Ebola Zaïre grâce à une seule injection du vaccin (protection partielle) ou en utilisant une stratégie prime-boost avec rappel (protection complète) », soulignent Nancy J. Sullivan et coll.

Les résultats concernent l’un des deux candidats vaccins pour lesquels l’OMS a donné son feu vert à l’issue de la consultation d’experts organisée à la fin de la semaine dernière. Il s’agit du vaccin développé par l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (National Institute of Allergy and Infectious Diseases, NIAID, département du National Institute of Health; NIH), GlaxoSmithKline (GSK), en collaboration avec l’Institut de recherche sur les maladies infectieuses de l’Armée américaine.

Réponse immunitaire rapide

Dans l’étude de Nancy J. Sullivan et coll., 2 vecteurs ont été testés : ChAd3 et ChAd63. Seul le sérotype ChAd3 a été efficace. Différentes doses ont été testées. La réponse immunitaire évaluée à 3 semaines montrait une élévation des cellules T productrices de TNF, d’interféron gamma et d’interleukine 2. Afin d’améliorer la réponse immunitaire, les auteurs ont testé plusieurs stratégies. La première utilisait un rappel du même vaccin 8 semaines plus tard. Un seul des 3 macaques vaccinés qui ont ensuite été exposés à une dose létale du virus dix mois après était protégé. La meilleure stratégie a consisté en une injection du vaccin suivi d’un rappel 8 semaines plus tard d’un vaccin combiné capable de produire des fragments de protéines de surface à la fois de la souche Zaïre et de la souche Soudan. À dix mois, tous les macaques vaccinés qui ont eu la dose létale ont survécu.

Selon les auteurs, un tel vaccin pourrait bénéficier aux groupes de la population les plus vulnérables durant les épidémies ou à ceux qui sont à risque d’une exposition professionnelle. Mais les résultats (phase 1) doivent encore être confirmés chez l’homme.

Les NIH ont d’ores et déjà annoncé que les premiers essais cliniques chez l’homme vont commencer chez l’homme (essai VRC 207). Vingt volontaires vont recevoir le vaccin. Cette phase de développement visant à vérifier l’efficacité et la sécurité du vaccin n’est que le début de la phase de développement.

Réunion de l’Union africaine

Après la consultation d’experts de la semaine dernière organisée à Genève, l’Union africaine (UA) a convoqué ce lundi une réunion afin de définir une stratégie à l’échelle du continent. En ouverture des débats, la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a prévenu : « Nous devons faire attention à ne pas mettre en place des mesures qui auraient un impact social et économique supérieur à celui de la maladie elle-même. » Des mesures de suspension de vols – déjà partiellement en place – et de fermeture des frontières maritimes et terrestres ont fait l’objet de controverses tout comme la décision de la Sierra Leone, un des pays les plus touchés par l’épidémie d’Ebola, d’organiser le confinement à domicile de toute sa population pendant trois jours, du 19 au 21 septembre. La présidente a aussi rappelé que la crise avait « mis en lumière la faiblesse des systèmes de santé » dans les pays touchés.

À la fin de la semaine dernière, la Commission européenne a annoncé le déblocage de 140 millions d’euros pour venir en aide à la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia et le Nigeria, notamment pour renforcer les systèmes de santé.

Dr Lydia Archimède

Source : lequotidiendumedecin.fr
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