Sept ans après son entrée en vigueur, la nouvelle maquette du DES de pneumologie est désormais bien installée. Dans le cadre de la réforme du 3e cycle des études médicales, la durée de la formation est passée de 4 à 5 ans. Un changement salué aussi bien par les internes que par les enseignants. « L’autonomisation des internes dans les services de pneumologie se fait de manière progressive. C’est vraiment une avancée », estime le Dr Dimitri Leite Ferreira, qui a quitté en janvier la présidence de l’AJPO2 (Association des jeunes pneumologues). Durant cette cinquième année supplémentaire, les internes deviennent des « docteurs juniors », un statut nouveau qui permet une mise en responsabilité plus en douceur. « Avant, au bout de quatre années, les internes étaient d’emblée considérés comme des pneumologues seniors. Maintenant, avec cette année de docteur junior, ils arrivent comme des internes juste un peu expérimentés, sans être seniors. Et ils acquièrent peu à peu des responsabilités cliniques », indique le Pr Stéphane Jouneau, chef du service de pneumologie du CHU de Rennes et président du Collège des enseignants de pneumologie.
On fait peu de consultations au départ
Dr Dimitri Leite Ferreira
Selon le Dr Leite Ferreira, avant la réforme, de nombreux internes jugeaient un peu « violente » la fin des quatre années d’internat. « Maintenant, en tant que docteurs juniors, on fait peu de consultations au départ. Tout cela se fait de manière progressive, tout comme l’accès au plateau de fibroscopie, sous la responsabilité du chef de service ou d’un autre médecin senior », souligne l’ancien président de l’AJPO2, en ajoutant que ce nouveau statut intermédiaire a dû demander un peu d’adaptation de la part des services hospitaliers. « La première année a été un peu compliquée. Certains services ne savaient pas, par exemple, si on devait faire des gardes ou des astreintes en tant qu’internes. Mais aujourd’hui, tout cela est en voie d’amélioration », précise le Dr Leite Ferreira.
Le Pr Jouneau reconnaît que les services ont dû s’adapter à la nouvelle maquette. « Dans les CHU, où il y a quasiment toujours un docteur junior dans les services, on a pu installer un dispositif de séniorisation un peu pérenne. Dans les hôpitaux généraux, où il n’y a pas forcément un interne de cinquième année à chaque semestre, il a peut-être fallu faire différemment. Mais globalement, cela fonctionne vraiment bien aujourd’hui », indique-t-il en se félicitant que, dans la nouvelle maquette, un stage en réanimation soit désormais obligatoire. « C’est vraiment quelque chose de positif. Avant, il fallait parfois se battre contre d’autres spécialités pour que nos internes puissent passer en réanimation. Maintenant, on est sûr que tous nos internes vont faire ce stage. On peut aussi signaler qu’une option « soins intensifs respiratoires » a été mise en place l’an passé. Cela permet aux jeunes pneumologues que cela intéresse de se spécialiser dans ce domaine. C’est une bonne chose pour notre communauté », souligne le Pr Jouneau.
Avant la réforme, de nombreux jeunes pneumologues, après leurs quatre années d’internat, faisaient deux ans d’assistanat. « Aujourd’hui, avec cette année de docteur junior, la plupart ne font plus qu’une année comme assistants », indique Dr Leite Ferreira.
Entretien avec le Pr Stéphane Jouneau (CHU de Rennes) et le Dr Dimitri Leite Ferreira, ancien président de l’AJPO2
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