Quels antidépresseurs pour demain ?

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Publié le 27/02/2025
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Agonistes des récepteurs de la sérotonine 4, psilocybine et dérivés, antagonistes glutamatergiques… Différentes molécules sont dans les tuyaux pour le traitement de la dépression.

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

De nombreux traitements sont en cours de développement en psychiatrie, grâce à une meilleure compréhension des processus physiopathologiques.

Dans la dépression, une première approche concerne un agoniste des récepteurs de la sérotonine 4 (5-HT4R), le prucalopride, approuvé dans le traitement de la constipation chronique. Une récente étude (De Cates et al, 2024) suggère que le prucalopride pourrait réduire le risque de souffrir de dépression chez les personnes n’ayant aucun antécédent de maladie mentale. Les chercheurs ont utilisé les données anonymisées provenant de dossiers électroniques et ont comparé l’incidence de la dépression sur un an chez des patients traités par prucalopride par rapport à deux autres médicaments anti-constipation, le linaclotide et la lubiprostone. Le traitement par prucalopride était associé à une incidence significativement plus faible de dépression au cours de l'année suivante par rapport au linaclotide (RR 0,87) et à la lubiprostone (RR 0,79). Même si des études cliniques supplémentaires sont nécessaires, « ces résultats suggèrent que les agonistes 5-HT4R pourraient avoir une place potentielle dans la prévention de la dépression majeure », concluent les auteurs.

Quant à la psychothérapie assistée par psilocybine, elle s’est déjà révélée très prometteuse dans le traitement de la dépression. Un essai (Rosenblat et al, 2024) mené chez des patients complexes présentant des niveaux élevés de résistance et des comorbidités importantes, montre que des doses répétées de psilocybine sont associées à des effets antidépresseurs plus importants avec un bon niveau de sécurité. « Plusieurs essais sont en cours avec la psilocybine, son métabolite actif CYB003 ou le 5-MeO-DMT dans d’autres indications : dépression non résistante, dépression bipolaire de type 2 ou encore dans le TOC et dans les troubles anxieux », a déclaré la Dr Lucie Berkovitch (Paris).

Une autre piste explore les antagonistes glutamatergiques, avec notamment l’association dextrométhorphane et bupropion et la kétamine par voie orale, qui présentent une efficacité antidépressive rapide.

D’après la communication : « Pipeline de la psychiatrie : antidépresseurs et anxiolytiques »


Source : Le Quotidien du Médecin