Malgré la structuration de la filière de prise en charge de l’accident vasculaire cérébral encouragée par le plan national 2010-2014, le taux global de patients admis en service de soin de suite et réadaptation (SSR) n’a que peu progressé depuis 2010. En revanche, « il semble que les patients soient davantage adressés dans des SSR spécialisés ». Dans un article paru hier dans le BEH, A Gabet et al. dressent un bilan en demi-teinte de la prise en charge des patients atteints d’AVC, après la phase aigue.
Dans ce travail, les auteurs ont passé au crible les données du PMSI concernant toutes les personnes hospitalisées pour AVC au cours des neuf premiers mois de chaque année entre 2010 et 2014. Un séjour en SSR a été recherché dans les trois mois suivant la sortie de l’hôpital
Résultats : En 2014, le taux d’admission en SSR s’élevait à 36,3% parmi les patients non décédés contre 33,8 % en 2010, soit une augmentation « modeste » de 1,6% par an. En revanche, la proportion de patients orientés vers des SSR spécialisés a connu une augmentation « encourageante ». En 2014, 43,7% des patients admis en SSR ont été pris en charge dans une unité spécialisée du système neuro-locomoteur et 22,9% dans un SSR gériatrique.
Le taux d’admission en SSR était plus élevé pour les AVC hémorragiques que pour les lésions ischémiques (42,9% vs 34,8%) et chez les femmes par rapport aux hommes (38,7% vs 34,0%). Il variait fortement avec l’âge, le niveau de comorbidités et la présence d’une paralysie, passant d’environ 20% parmi les patients âgés de moins de 65 ans à 50% parmi les 65-84 ans, et atteignant 55% parmi les patients avec une paralysie
Ainsi, alors que la HAS, préconise une prise en charge précoce en SSR pour tous les patients présentant des séquelles fonctionnelles à la suite d’un AVC, « en 2014, seul un patient sur 2 présentant une paralysie après son AVC était hospitalisé en SSR » regrettent les auteurs. Selon le BEH, ce constat est « relier directement à la très faible augmentation du nombre de lits et places en hospitalisation complète (+4% seulement entre 2010 et 2014), qui constitue le principal mode de prise en charge en SSR suite à un AVC ».
Pour les patients, le passage en SSR a pourtant démontré son intérêt à court, moyen et long terme dans de nombreuses études. De plus, une étude française a mis en évidence en 2009 le bénéfice fonctionnel du SSR spécialisé en rééducation fonctionnelle quel que soit le niveau de dépendance initial du patient, ce gain étant un facteur pronostique de la survie et du retour à domicile des patients.
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