À la veille d’un forum mondial à Paris, plus d’un milliard de dollars annoncés pour produire des vaccins en Afrique

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Publié le 18/06/2024

Organisé à Paris le 20 juin, l’évènement sera l’occasion de lancer un mécanisme de financement de la production de vaccins sur le continent africain et de présenter la nouvelle stratégie de Gavi, l’Alliance du vaccin, jusqu’en 2030.

Crédit photo : AP/SIPA

La pandémie de Covid et la répartition inégale des doses de vaccin ont sensibilisé la communauté internationale à la nécessité de développer des capacités locales de production. En réponse à cette prise de conscience, le Forum mondial pour l’innovation et la souveraineté vaccinales, organisé ce 20 juin à Paris par le gouvernement français, l’Union africaine et l’Alliance du vaccin (Gavi), sera l’occasion de lancer un « nouveau mécanisme pour accélérer le financement de production de vaccins sur le continent africain », indique l’Élysée.

Un investissement de « plus d’un milliard de dollars » (environ 935 millions d’euros) y sera annoncé. Ce financement, abondé par les États-Unis, le Canada, la Commission européenne, l'Allemagne, la France, l'Italie, la Corée du Sud et le Japon, sera « aux trois quarts » couvert par la partie européenne, souligne l’Élysée.

Vers une agence africaine du médicament

L’objectif, en lien avec Africa CDC (Centres africains pour la surveillance et la prévention des maladies), est d’accompagner le continent africain dans la fabrication de vaccins et de soutenir la diversification régionale de la production. Cet effort s’accompagne de l’ouverture d’une agence africaine du médicament pour une régulation régionale des vaccins. En cours de création, la future agence aura son siège à Kigali (Rwanda).

L’évènement réunira plusieurs chefs d’État, notamment africains (Rwanda, Ghana, Sénégal, Afrique du Sud, Botswana), ainsi que des producteurs de vaccins déjà présents en Afrique, tels que Aspen, Biovac, Eubiologics ou l’Institut Pasteur de Dakar. Plusieurs annonces sont attendues, notamment de la part du laboratoire pharmaceutique français Sanofi, indique l’Élysée. « Un mix d'entreprises multinationales et d'entreprises locales a vocation à coopérer », est-il précisé.

La Gavi, partenariat public - privé créé en 2000 pour améliorer l’accès à la vaccination dans le monde, y annoncera aussi sa nouvelle stratégie pour les années à venir. Après avoir immunisé un milliard d’enfants entre 2000 et 2020, l’Alliance ambitionne de vacciner « un milliard d’enfants supplémentaires d’ici à 2030 », détaille Marie-France Saraka-Yao, directrice générale de la mobilisation des ressources et de la croissance de Gavi.

Une vingtaine de maladies ciblées

Plusieurs vaccins sont prioritaires, alors que Gavi entend couvrir une vingtaine de maladies. La lutte contre le paludisme, responsable de 500 000 décès d’enfants en Afrique chaque année, y tient une place importante. Le vaccin anti-HPV sera introduit avec un objectif de 120 millions de jeunes filles vaccinées. Pour le choléra, la production a déjà été amplifiée dans le contexte d’une épidémie qui sévit dans plusieurs pays du continent. Contre Ebola, une campagne préventive a aussi été lancée récemment, principalement auprès des soignants.

Au-delà de la distribution de doses, Gavi soutient la formation des personnels et la mise à disposition d’innovations : livraison par drones, sécurisation de la chaîne du froid, etc. Ce sont « toutes les pièces d’un puzzle que l’on cherche à mettre en place », explique Marie-Ange Saraka-Yao. Le forum sera aussi l’occasion d’un accord sur les transferts de technologie vers les pays africains, poursuit-elle.


Source : lequotidiendumedecin.fr