?Après les incrétines et les gliptines, bientôt les gliflozines ? Deux molécules de cette nouvelle classe d’antidiabétiques (la dapagliflozine et l’empagliflozine) viennent en tout cas d’obtenir une AMM européenne et pourraient arriver sur le marché dès 2015. Mais quelle sera leur place dans l’arsenal thérapeutique actuel ? Difficile pour le moment de répondre avec certitude…
Les gliflozines – inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (SGLT2) – sont généralement associées à une perte de poids modeste (-1,9 à -3 % du poids corporel) et sont utilisables à tous les stades de la maladie diabétique. Elles diminuent la réabsorption rénale du glucose et, du fait de ce mécanisme d’action indépendant de la sécrétion endogène d'insuline, n’augmentent pas le risque d'hypoglycémie. Sur ce point, elles seront au coude-à-coude avec les incrétines et les gliptines. Le fait que tous les types de patients soient répondeurs joue en leur faveur, contrairement par exemple aux analogues du GLP1. Cependant, à ce jour, peu d’éléments permettent de recommander les SGLT2 plutôt que d’autres classes médicamenteuses, et chez une catégorie de diabétiques précise.
Pour y voir plus clair, deux études ont regardé l’effet des trithérapies gliptine (inhibiteurs des DPP4) – gliflozine-metformine par rapport à une bithérapie. Sur l’HbA1c, la trithérapie fait mieux, surtout si la glycémie de départ est élevée. Dans la première étude, à 52 semaines, la réduction vis-à-vis de l’HbA1c est de -1,21 % sous empagliflozine/linagliptine et metformine, de -0,69 sous empagliflozine/ metformine et de 0,45 % sous linagliptine/metformine.
Une seconde étude retrouve des résultats similaires à 24 semaines de suivi avec l’association dapagliflozine-saxagliptine-metformine. La proportion de patients atteignant une HbA1c < 7 % était supérieure d’environ 20 % sous trithérapies par rapport aux bithérapies. Les glifozines ont aussi été testées en bithérapie, toujours en ajout de la metformine. L’association empagliflozine/metformine s’est révélée supérieure à celle glimepiride/metformine dans un essai conduit sur deux ans (-0,66 % vis-à-vis de l’HbA1c de départ vs -0,55 %).
« Ces tout premiers tests d'association avec les gliflozines prouvent leur efficacité en combinaison avec d'autres molécules et leur intérêt vis-à-vis de l'équilibre glycémique. D’autres travaux permettront bientôt d'affiner leur position dans l'arbre décisionnel. », conclut le Pr Serge Halimi (Grenoble)
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