L’objectif national de dépenses de l’assurance-maladie (ONDAM) est-il encore un instrument de régulation pertinent ? Non, répond le cabinet de conseil Jalma, alors que ce taux directeur a été fixé à un niveau exceptionnellement bas pour 2015, à 2,1 %.
La dynamique des dépenses a déjà ralenti significativement ces dernières années, souligne Jalma. De 7 % dans les années 2000, puis 4,1 % en 2007, la consommation de soins et de biens médicaux est passée à 3,1 % en 2008-2009, puis à 2,2 % en 2012-2013.
Ce net ralentissement est à mettre au compte, notamment, de la régulation des dépenses de médicaments dont la progression a fortement diminué à partir de 2006 (jusqu’à la croissance zéro aujourd’hui). Les dépenses de soins de ville sont également contenues et notamment les honoraires des médecins, « parent pauvre du système de santé » depuis 2000, selon le cabinet Jalma.
Changer de braquet
Pourtant, malgré ces efforts, le déficit cumulé de l’assurance-maladie (entre 2000 et 2013) s’élève à près de 100 milliards d’euros, constate le cabinet de conseil, pour qui la pression sur le prix des médicaments et les honoraires des médecins a désormais atteint ses limites.
Selon Jalma, les nouveaux gains de productivité (et donc les économies) supposent une mutualisation des services et des établissements hospitaliers, trop faible aujourd’hui. Le cabinet regrette à cet égard l’absence de vraie solution alternative dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2015.
Il remet en cause la pertinence de l’ONDAM, qui, dans sa construction, ne permettrait pas d’orienter efficacement le pilotage des dépenses maladie et empêche d’avoir une vision pluriannuelle. Le cabinet de conseil plaide pour un nouvel indicateur de pilotage à long terme (intégrant aussi les investissements dans les nouvelles technologies).
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque