Avec le confinement, les équipes de Médecins du Monde qui interviennent auprès des migrants dans le Nord et le Pas-de-Calais ont dû réinventer leurs interventions. Le confinement n’a pas facilité les activités d’aide aux migrants de MdM à Calais et à Grande-Synthe, qui n’avaient déjà rien de simple. L’association a en effet dû stopper ses cliniques mobiles, pour éviter les attroupements d’une part, et parce que la plupart des bénévoles qui leur permettaient de fonctionner ont plus de 60 ans, d’autre part. Elle effectue désormais des maraudes de repérage, d’information et d’orientation.
« Les problématiques restent les mêmes que celles que nous rencontrions avec les cliniques mobiles : pathologies saisonnières, problèmes dermatologiques, etc., explique Aurélie Denoual, coordinatrice du programme « Nord Littoral » de Médecins du Monde. Ce qui nous inquiète, c’est la continuité des soins. » En effet, une association accompagnait les personnes qui en avaient besoin vers la Permanence d’accès aux soins de santé (Pass) de l’hôpital de Calais, mais elle a dû cesser ses activités.
Et il ne faut pas compter sur une diminution très forte de la demande de soins venant des migrants. Car si l’État a « mis à l’abri » environ 260 personnes pour qu’elles puissent être confinées dans des centres d’hébergements, Médecins du Monde estime qu’il reste environ 600 personnes sur le terrain. « Les hébergements sont situés dans le département, mais pas sur le littoral, ce qui fait qu’il n’y a pas une bonne adhésion de la part des exilés », décrypte Aurélie Denoual.
Celle-ci pointe donc un risque d’aggravation des problèmes de santé existants. Elle remarque également que les migrants éprouvent beaucoup de difficultés à recharger leurs téléphones portables. « Le fait de ne pas pouvoir joindre leurs proches risque d’avoir d’importantes conséquences en termes de santé mentale, surtout dans cette situation anxiogène », souligne-t-elle. Sans compter la difficulté qu’il peut, dans ces conditions, y avoir à joindre le 15 en cas d’urgence.
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