Des chercheurs de l'institut Gladstone (université de Californie à San Francisco) ont identifié la protéine SMYD2, comme étant une nouvelle cible permettant de forcer le virus de l'immunodéficience humaine à sortir de sa cachette.
Lors des premières phases de l'infection, le virus se réfugie en effet dans des lymphocytes T infectés de façon latente qui lui servent alors de réservoir. La stratégie « Chock and Kill » (choquer et tuer), consiste à réactiver le virus afin qu'il puisse être ciblé et détruit par le système immunitaire de l'hôte. Pour y parvenir, le Pr Melanie Ott et son équipe ont consacré leurs efforts sur la classe des Méthyltransférases, une catégorie d'enzyme identifiée comme jouant un rôle clé dans la régulation de la latence du VIH.
Les chercheurs ont testé de façon systématique 50 méthyltransférases pour déterminer lesquelles régulaient la phase de latence du virus à l'intérieur des lymphocytes T. Ils ont ainsi découvert que l'inhibition sélective du SMYD2 force la réactivation du virus, et que ce mécanisme peut être utilisé comme cible thérapeutique dans le cadre d'une stratégie « Chock and Kill ».
Ils ont ensuite isolé des lymphocytes T de patients dont l'infection par le VIH était contrôlée par la prise d'un traitement antirétrovirale, et les ont exposés in vitro à divers inhibiteurs de SMYD2. Ils ont observé une reprise de l'activité virale et une destruction des lymphocytes T infectés.
Un transfuge du cancer
Ce n'est pas la première fois que des chercheurs publient des résultats sur la SMYD2. Des équipes avaient déjà décrit cette méthyltransférase dans le cadre de recherche sur le cancer. Les chercheurs japonais avait montré en 2014 dans le « British Journal of Cancer » (une publication du groupe « Nature »), que la surexpression de SMYD2 avait un impact négatif sur le pronostic d'un cancer gastrique. D'autres résultats semblent indiquer une relation équivalente avec les cancers de la tête et du cou.
« Nos résultats fournissent de nouvelles données sur la manière dont fonctionne la latence du VIH, estime le Pr Ott. Ils montrent aussi que nous pouvons trouver une application à ces résultats via une collaboration avec nos partenaires industriels, puisque nous avons eu accès à un large échantillonage d'inhibiteurs de SMTD2 alors qu'ils étaient dans une phase de développement pré clinique » dans le domaine du cancer, ajoute-t-elle.
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