Selon l'analyse intermédiaire d'un essai de phase 3, le vaccin Covid à ARNm développé par Pfizer (États-Unis) et BioNTech (Allemagne) est « efficace » à 90 % pour prévenir les infections au SARS-CoV-2, ont annoncé conjointement les sociétés pharmaceutiques.
Le Dr Richard Hatchett, PDG de la Coalition internationale pour le développement de vaccins, a qualifié ces résultats d'« historiques, extrêmement positifs et encourageants ». « Nous pensons que ces résultats intermédiaires augmentent également la probabilité de succès d'autres vaccins candidats Covid-19 qui utilisent une approche similaire », a-t-il relevé.
Des données de sécurité à venir
Cet essai, évaluant le vaccin BNT162b2, a débuté fin juillet et s'est appuyé sur 43 538 participants à ce jour, dont 90 % ont reçu la deuxième dose vaccinale le 8 novembre. La protection des patients a été obtenue sept jours après l'injection de la deuxième dose et 28 jours après la première, selon ces résultats préliminaires.
Le taux d'efficacité vaccinale annoncé a été mesuré en comparant le nombre de participants infectés par le nouveau coronavirus dans le groupe vacciné et dans celui sous placebo, expliquent Pfizer et BioNTech dans leur communiqué.
Pfizer a indiqué rassembler les deux mois de données sur la sécurité après la dose finale comme l'exige l'autorité sanitaire américaine, la Food and Drug Administration (FDA), afin de pouvoir se qualifier pour une autorisation d'utilisation d'urgence d'ici la troisième semaine de novembre.
L'ensemble des données n'a en effet pas encore été publié, pointe Eleanor Riley, professeur d'immunologie et de maladies infectieuses à l'Université d'Edimbourg. Elle souligne notamment qu'on ignore « la gravité des cas (de Covid) observés au cours de l'essai ».
1,3 milliard de doses en 2021
Sur la base de projections, Pfizer et BioNTech ont d’ores et déjà déclaré qu'elles prévoyaient de fournir jusqu'à 50 millions de doses de vaccins dans le monde en 2020 et jusqu'à 1,3 milliard de doses en 2021. La Commission européenne a conclu un accord en septembre pour obtenir 200 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech, avec une option pour 100 millions de doses supplémentaires. Et le gouvernement américain, sous l'impulsion de Donald Trump, a signé un contrat de 1,95 milliard de dollars avec Pfizer pour la livraison de 100 millions de doses, si jamais le vaccin était approuvé.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dix essais vaccinaux sont actuellement en phase 3 dans le monde, dont ceux de la biotech américaine Moderna, de plusieurs laboratoires étatiques chinois et du britannique AstraZeneca, en collaboration avec l'université d'Oxford. Pfizer et BioNTech sont les premiers à rendre publics des résultats intermédiaires.
Aucun vaccin n'a encore reçu d'approbation pour une distribution commerciale à grande échelle, mais les autorités chinoises ont donné leur feu vert à une utilisation d'urgence pour certains de ces vaccins. La Russie a quant à elle soumis fin octobre à l'OMS une demande de préqualification pour son vaccin Spoutnik V, « enregistré » par les autorités début août, ce qui correspond en Russie à l'étape préalable à la phase finale des essais cliniques. Un deuxième vaccin russe a été enregistré mi-octobre.
Avec AFP
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