A l’occasion ce jeudi de la journée mondiale sans tabac, un collectif de médecins tabacologues lance l’appel du « test gagnant » pour combattre les idées reçues sur les substituts nicotiniques et le sevrage tabagique. « L’usage des substituts est associé, dans l’esprit des fumeurs, à une prise de risque beaucoup plus importante que la cigarette elle-même, alors que cet usage est sans danger pour eux », déclare le Dr Philippe Presles, directeur associé à l’Institut Prévenir-Guérir (Paris), à l’origine de cet appel avec le Dr Marion Adler, tabacologue à l’Hôpital Antoine-Béclère (Clamart).
Ce collectif interpelle les professionnels de santé pour qu’ils incitent leurs patients fumeurs à tester les substituts nicotiniques dans le simple but de se rendre compte de leur efficacité, sans nécessairement entrer de plain-pied dans une démarche d’arrêt du tabac. « De nombreux fumeurs pensent que seule la volonté permet d’arrêter de fumer et ne savent pas se servir des substituts : ils sont souvent sous-dosés et mal utilisés. Or, l’utilisation des substituts permet de diminuer efficacement l’envie du tabac et de ne pas souffrir du manque de nicotine. Nous en recommandons l’usage même lorsque le patient ne peut que réduire sa consommation mais ne se sent pas prêt à arrêter », indique le Dr Presles.
Une nouvelle campagne
Cette journée est aussi l’occasion pour le ministère de la Santé de lancer avec l’INPES une nouvelle campagne contre le tabagisme. « On a tous une bonne raison d’arrêter de fumer. Quelle que soit la vôtre, il existe une solution. Appelez Tabac info service », clame le slogan de cette campagne. Responsable en France d’environ 73 000 décès par an, le tabagisme ne recule plus et repart même à la hausse chez les adultes (30 % de fumeurs quotidiens chez les 18-75 ans en 2010 contre 28 % en 2005) et les jeunes (+ 10 % de la consommation quotidienne de tabac à 17 ans entre 2008 et 2011). « La France va intensifier ses efforts, en particulier en matière de prévention pour les plus jeunes, avec notamment le renforcement de l’information, l’éducation et la réglementation », annonce le ministère de la Santé dans un communiqué.
Pour vaincre le tabagisme, l’Académie nationale de médecine prône des « taxes répétées et dissuasives ». Or, depuis janvier 2004, il n’y a pas eu d’augmentation des taxes sur le tabac, constate l’Académie. « Les augmentations de 6 % de 2007,2009, 2010 et 2011 sont des augmentations de prix demandées par les industriels, autorisées par le gouvernement » et qui ont davantage profité aux cigarettiers qu’à la santé publique. Pour cette journée mondiale, l’OMS a choisi comme thème « l’interférence de l’industrie du tabac » dans la politique de santé publique.
« Compte tenu des moyens financiers quasi illimités de ce lobby et de son infiltration dans les sphères politiques décisionnelles, les fabricants de tabac ont régulièrement réussi à obtenir des arbitrages en leur faveur, ce qui explique l’augmentation actuellement observée du nombre de fumeurs », constate l’Alliance contre le tabac dans un communiqué. « Il est temps que cessent les conflits d’intérêt des politiques exercées aux dépens de la santé des Français. L’accès au lobby du tabac à l’Assemblée nationale, au Sénat et au gouvernement doit être interdit », exigent les membres de l’Alliance.
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