De nombreuses données sont aujourd’hui en faveur du rôle préventif des antirétroviraux notamment chez les couples discordants où ils réduisent le risque de transmission du VIH entre partenaires. Les recommandations pour le dépistage, le counselling et le traitement chez les couples sérodiscordants (Guidance on couples HIV testing and counselling, including antiretroviral therapy for treatment and prevention in serodiscordant couples) publiées par l’OMS sont un pas de plus vers la reconnaissance des ARV comme un outil supplémentaire de prévention de l’infection par le VIH. L’OMS incite les couples à effectuer ensemble un dépistage du VIH, à se révéler mutuellement leur statut respectif, ce qui les aidera à prendre les bonnes décisions en termes de prévention et de santé reproductive (contraception ou désir d’enfant). Tous les couples peuvent tirer un bénéfice d’une telle démarche qu’ils soient de même statut (séroconcordants) ou de statut différent (sérodiscordant) pour le VIH. D’après plusieurs études, « les personnes qui connaissent leur statut sont plus susceptibles d’adopter les bons comportements de prévention que ceux qui ignorent leur statut », souligne l’OMS. De même, les personnes qui vont se faire dépister en couple et qui partagent leurs résultats sont plus attentives à la protection de leur partenaire que ceux le font tout seul. Par ailleurs, « les deux partenaires peuvent se conforter mutuellement si un ou les deux se révélaient être séropositifs », souligne l’OMS.
Une nouvelle ère.
« On estime que la moitié des personnes vivant avec le VIH et dans une relation de couple stable, sont avec un partenaire séronégatif », explique l’organisation. Des données récentes suggèrent par ailleurs qu’une bonne part des nouvelles infections survient chez ces couples sérodiscordants dans le contexte d’une épidémie généralisée. Selon la nouvelle stratégie préconisée (CHTC ou Couples HIV testing and counselling), un traitement antirétroviral doit être proposé au partenaire séropositif quel que soit le taux de CD4). Les recommandations actuelles préconisent de commencer le traitement antirétroviral à partir d’un un taux de CD4 ≤ 350 cellules/mm3. L’OMS insiste sur l’information à donner – notamment sur les autres moyens de prévention comme le préservatif – aux couples dans le cas où le traitement est instauré à des fins préventives chez une personne dont l’état de santé ne le justifie pas encore. À l’inverse quand l’état de santé le justifie (CD4 ≤ 350 cellules/mm3), les couples doivent être informés du rôle préventif des ARV. L’OMS prend en compte le contexte particulier des pays en développement où l’accès aux ARV est limité. « La priorité doit toujours être donnée au traitement de ceux qui en ont besoin pour leur propre santé plutôt qu’à ceux chez qui un traitement précoce permettrait de réduire le risque de transmettre à d’autres », indique l’organisation. L’ONUSIDA rappelle que 14 millions de personnes sont en attente d’ARV dans le monde et seulement 6,6 millions y avaient accès à la fin de l’année 2011. Néanmoins Michel Sidibé, le directeur de l’agence onusienne se réjouit des nouvelles recommandations qui « ouvrent une nouvelle ère dans la prévention ».
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