L’Assurance-maladie n’a jamais caché qu’elle s’était largement inspirée du modèle britannique du « payment for performance » pour mettre au point ses CAPI. Mais jusqu’à présent, aucune étude n’avait encore évalué les bénéfices en terme de santé publique des CAPI britanniques, le « Quality and Outcomes Framework », mis en place par le gouvernement de Tony Blair en 2004 et adoptés par 99,6 % des généralistes outre-Manche. Une lacune que vient de combler le British médical journal qui a publié fin janvier une étude qui relativise les bénéfices du paiement à la performance. Les auteurs se sont concentrés sur les indicateurs concernant l’hypertension artérielle et ont analysé leur évolution chez 470 725 patients entre janvier 2000 et août 2007 : fréquence de l’initiation du traitement et de suivi, pourcentage de patients à la tension contrôlée, complications de l’HTA (infarctus du myocarde, AVC, insuffisance rénale ou cardiaque) et mortalité.
Effets imperceptibles
Or, selon les auteurs, les effets du paiement à la performance sont quasi imperceptibles. Tout semble se passer comme si la prise en charge des hypertendus avait commencé à s’améliorer avant la mise en place d’un programme et que cette évolution se poursuivait. Les indicateurs qui portent sur l’HTA sont emblématiques car ils portent sur 20 % de la prime et souvent sa prise en charge par les généralistes était déjà très proche des critères. Or on a souvent reproché à ce programme d’être trop facile. Le NHS britannique avait pourtant mis les moyens pour développer le paiement à la performance : 2,1 milliards d’euros ont été investis. En revanche, celui-ci qui représente jusqu’à un quart de leurs rémunérations a permis aux généralistes britanniques un considérable rattrapage de leurs revenus.
Article suivant
Le Conseil d’Etat prend son temps
Hmmm, not so good !
Le Conseil d’Etat prend son temps
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature