Le Dr Leicher est un président de syndicat heureux. A double titre. « La reprise des discussions conventionnelles s’est plutôt bien déroulée. Et notre mouvement d’appel à la fermeture des cabinets de médecine générale, cette même journée du 7 avril a été suivi, certes de manière inégale, mais a bénéficié d’une très importante couverture médiatique. » La presse quotidienne régionale bien sûr, Le Progrès de Lyon et le Dauphiné Libéré en tête, mais aussi France Inter et France Info.
Pour le président de MG-France, la donne est claire. « Les élus, et plus seulement les élus locaux mais aussi les parlementaires, se sont aperçus que les problèmes d’accès aux soins ne concernaient plus que les seuls territoires isolés. Les zones péri-urbaines sont désormais tout autant touchées.?» Avec à la clé dans certaines banlieues de vrais problèmes de sécurité. Mais pourquoi lancer une action de protestation le jour même du début des négociations ? « Tout simplement pour rappeler à nos partenaires et aux pouvoirs publics que les médecins n’ont plus confiance dans le discours politique. Il y a presque vingt ans, Jacques Chirac voulait faire du généraliste le pivot du dispositif de soins alors que Nicolas Sarkozy insiste depuis quatre ans sur la place fondamentale de la médecine générale. Mais avec quels moyens à la clé ? », questionne Claude Leicher. Le syndicat a donc décidé de faire appel à sa capacité de mobilisation pour rappeler aux gouvernants la réalité des problèmes démographiques et la nécessité de bénéficier de réels moyens pour encourager les jeunes à s’installer.
« On parle de dégager davantage de temps médical. Mais la première des urgences, c’est d’abord d’avoir des médecins ». Une réalité vécue par les patients dans des portions croissantes du territoire. D’ailleurs,
le président de MG-France en est persuadé. « Pour la première fois, je pense que la question de la couverture maladie de nos concitoyens ne sera pas abordée sous le seul angle comptable lors de la campagne présidentielle mais bien sous celui de l’accessibilité aux médecins de premier recours ». Sinon, le syndicat du Dr Leicher compte bien faire entendre aux candidats la voix du terrain.
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