Par Nicolas Gorodetzki
Résumé de l’épisode 4. Le jeune médecin, revenu en France après son aventure au Caire, exerce sa fonction dans un village près de Perpignan. Avec Nout, son chat aux yeux d’un bleu-vert fascinant, qui aurait le don d’exaucer un vœu fort et sincère, et sa femme Valentine à ses côtés, les journées passent sans que rien n’altère leur bonheur. Jusqu’au jour où, revenant d’une consultation au milieu de la nuit, il trouve sa maison en flammes, Valentine et Nout pris au piège.
Je m’avançai dans le salon dont il ne restait que le montant métallique de la porte. J’avais envie de tousser à cause des fumées âcres qui montaient du sol. Je parcourus toutes les pièces, mais dans aucune d’elles je ne trouvais trace de Valentine.
C’est alors qu’il me sembla voir une forme, à quelques mètres devant moi. Je pensai tout d’abord qu’il s’agissait d’une hallucination après ce choc et cette nuit blanche, mais parmi les volutes de fumée, j’aperçus Nout…
Et il me regardait immobile.
J’avançai de quelques pas et j’eus un coup au cœur, car c’était bien lui !
Je me dirigeai alors droit sur lui, incrédule. Il était assis sur son train arrière et me contemplait de ses yeux plus bleu-vert que jamais. Je n’étais plus qu’à deux mètres de lui quand j’aperçus à ses pieds un trou d’un mètre de long sur cinquante centimètres de large.
Alors que j’allais saisir Nout dans mes bras, il se leva subitement et se précipita d’un bond dans le trou, la tête la première.
Pris d’un espoir insensé, je me mis à crier :
— Venez vite ! Par ici, à l’aide !…
Tout le monde se précipita.
Le trou fut agrandi et une échelle y fut descendue.
Le trou faisait alors deux mètres de profondeur et s’enfonçait en un petit boyau qui aboutissait dans une excavation creusée à même le rocher.
Elle était là ! Couchée sur le sol humide.
Descendu derrière le premier pompier, je la pris dans mes bras. Elle était inerte, mais son cœur battait ; ses pulsations étaient lentes et régulières.
Elle semblait dormir.
En quelques minutes, elle fut ramenée à l’air libre. Allongée sur un brancard un masque à oxygène sur le nez, je sentis qu’elle revenait doucement parmi nous.
L’instant de stupeur et de soulagement passé, je me mis à réfléchir : Comment ce trou avait-il pu se créer ? Cette maison avait-elle été construite sur une grotte, sans que jamais personne ne le sache ? Arrivé à ce stade de mes pensées, je sursautai :
— Nout !
Je me dirigeai de nouveau vers les décombres, mais nous eûmes beau chercher, le chat avait disparu.
D’ailleurs, en y repensant, je ne me rappelais pas l’avoir vu dans la grotte. Pourtant je l’ai bien vu y entrer pour me montrer le chemin ; et puis, le boyau ne possédait aucune sortie !
Personne ne devait le revoir.
Je revins vers Valentine. Elle respirait normalement et l’appareil d’oxymétrie qu’on lui avait mis au bout du doigt montrait des constantes normales, elle ne semblait même pas avoir inhalé de fumée.
Je lui enlevai le masque à oxygène et lui tapotai la joue.
— Tu m’entends ? Ça va, tout est fini…
Elle me répondit si doucement que je dus me pencher vers elle et tendre l’oreille. C’était un bon début :
— J’ai mal à la tête ! Mais qu’est-ce qui s’est passé ?
Ses paupières commençaient à s’entrouvrir, elle se réveillait.
J’allais lui répondre, mais m’arrêtais, stupéfait, lorsque je vis ses yeux… Ce n’étaient pas les yeux noisette de Valentine que je lui connaissais si bien qui me regardaient, mais deux pupilles bleu-vert, partagées en deux par une coulée d’un noir profond. Des yeux merveilleux, pleins de bonté, de douceur et de soleil.
Un long, très long frisson parcourut mon échine, et pour toute réponse, je ne pus lui offrir qu’un sourire.
Article suivant
"Retour en France" 4/5
Valentine (5/5)
"Retour en France" 4/5
Nout (3/5)
Salah (2/5)
Premières semaines au Caire (1/5)
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature