À Rouffach, l’un des avantages du job dating, qui se déroule dans l’enceinte du centre hospitalier, « est de permettre à un grand nombre de personnes de découvrir l’établissement et le cadre exceptionnel dans lequel nous travaillons », exprime Sevda Karaduman, responsable des ressources humaines (RRH) du site. De fait, l’établissement, construit au début du XXe siècle par les Allemands, donne à voir une très belle architecture – avec la reproduction, vue du ciel, d’un encéphale - et un grand parc arboré. « Cela permet aux futurs professionnels de se projeter », poursuit la RRH.
L’autre atout de la manifestation est la présence d’une dizaine de professionnels, qui représentent des métiers différents, et qui « se rendent disponibles pour venir parler de leur quotidien, de l’établissement et pour répondre aux questions. C’est une démarche collective », complète Luc Geoffroy, directeur des ressources humaines (DRH).
Si la première édition du job dating s’était concentrée en 2023 sur les paramédicaux, la deuxième était beaucoup plus ouverte. « D’autres métiers techniques, plus souvent dans l’ombre, se retrouvent aussi en tension, comme celui de cuisinier ou d’agent technique par exemple », poursuit le DRH.
Objectif : recruter
Concrètement, les responsables par métiers font passer des « mini-entretiens » le jour même et transmettent ensuite les candidatures « les plus intéressantes aux cadres de santé pour une prise de rendez-vous. Je m’engage à ce que tous les candidats reçoivent une réponse dans la semaine qui suit l’événement et chaque refus est motivé. Il peut aussi arriver que certains profils professionnels retiennent notre attention sans que nous ayons une offre à proposer dans l’immédiat. Dans ce cas, nous conservons le dossier de la personne dans notre CVthèque », explique la RRH.
Le succès d’un job dating impose également une communication importante. À Rouffach, l’opération est annoncée bien en amont dans les médias (presse et radio), sur les réseaux sociaux, dans les établissements d’enseignement (IFSI, IFAS, centres de formation…) et par les partenaires, Pôle emploi par exemple.
Bilan des deux éditions, le public était au rendez-vous et le centre hospitalier a recruté, au total, trois infirmières, une infirmière de pratique avancée et plusieurs aides-soignants.
L’opération se poursuivra donc en 2025.
Le fait d’être visible du plus grand nombre permet aussi de valoriser nos professionnels
Sevda Karaduman, responsable des ressources humaines (RRH) du CH de Rouffac
« Le fait d’être visible du plus grand nombre permet aussi de valoriser nos professionnels, de les conforter dans l’idée qu’ils travaillent pour un établissement connu et reconnu et de confirmer que nous faisons le maximum lorsque des besoins de recrutement émergent. Nous sommes par exemple également présents aux salons de l’emploi organisés à Colmar et à Mulhouse », explique la RRH.
« En 2022, nous étions en grande difficulté en ce qui concerne le métier d’infirmier avec près de 50 équivalents temps plein (ETP) vacants. Deux ans plus tard, la balance se rééquilibre. Aujourd’hui, nous enregistrons davantage d’entrées que de sorties pour les métiers d’infirmiers diplômés d’État (IDE) », se réjouit Luc Geoffroy. Un résultat qui est aussi le fruit d’une stratégie axée sur les études promotionnelles.
Un élément aussi pour fidéliser
Le CH a en effet noué un partenariat très étroit avec l’ANFH afin de mettre en œuvre des plans de financement pour l’accès en institut de formation d’aides-soignants (IFAS) et en institut de formation en soins infirmiers (IFSI). « Nous anticipons le projet professionnel du candidat au moment de l’entretien de recrutement. Nous demandons à un agent de service hospitalier (ASH) s’il envisage de devenir aide-soignant (AS). Et nous interrogeons de la même manière la volonté d’une AS de devenir infirmière. C’est une démarche qui permet de fidéliser les professionnels. D’une part, ils se sentent valorisés par l’établissement et d’autre part, ils s’engagent à rester au centre hospitalier pendant un temps égal à trois fois la durée de la formation dans la limite de cinq ans », conclut Luc Geoffroy.
Les médecins aussi !
C’est un stand « animé » qu’ont pu découvrir les participants au Congrès français de psychiatrie en novembre 2023 à Lyon. « Nous avons partagé quelques spécialités alsaciennes : Kouglof, Bretzel, Bredele… », se souvient Sevda Karaduman, la responsable ressources humaines (RRH) de l’établissement. Mais pour le centre hospitalier de Rouffach, ce fut surtout l’occasion d’échanger… Et de recruter un psychiatre qui a pris ses fonctions début septembre 2024.
Sevda Karaduman avait fait le déplacement, accompagnée d’un médecin psychiatre, du président de commission médicale d’établissement (CME), d’un chef de pôle et deux infirmiers en pratique avancée. « Nos médecins et nos professionnels paramédicaux sont les mieux placés pour présenter à de futures recrues notre établissement, nos dispositifs et leur travail au quotidien. Comme pour le job dating, c’est une formule gagnante », souligne Sevda Karaduman.
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