L’activité physique (AP) pour la santé concerne les personnes en bonne santé dans une démarche de prévention primaire ainsi que les patients atteints de pathologies chroniques stabilisées qui doivent bénéficier d’une AP encadrée et adaptée.
On dispose maintenant de plusieurs recommandations nationales et internationales sur la prescription de l'AP. En France, les conclusions de l'expertise collective de l'INSERM et du PNAPS (Plan national de prévention par l'activité physique ou sportive), ont été confortées par la dernière version du PNNS qui promeut l'AP quotidienne pour tous en prévention primaire ainsi qu'une AP adaptée chez les sujets âgés, défavorisés, en situation de handicap ou atteints de maladies chroniques ; en février 2016, l'ANSES présentait un travail sur l'actualisation des repères relatifs à l'activité physique et à la sédentarité en prévention primaire dans le cadre du PNNS. L'article 144 de la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 sur la modernisation du système de santé autorise les médecins traitants à prescrire une AP adaptée à des patients atteints d'une affection de longue durée (ALD), avec un amendement indiquant qu'ils doivent en préciser les conditions ; mais on attend toujours le décret d'application, conditionné par un groupe de travail de la DGS qui doit proposer les recommandations et indiquer quels sont les professionnels amenés à l'encadrer en fonction de la sévérité du handicap.
Développer l'enseignement
Le médecin devra comme pour un médicament préciser le nombre de sessions par semaine, l’intensité, la durée, les limites, les adaptations. Un effort de formation des médecins a été fait, avec des items pour les épreuves classantes nationales(ECN) et des développements professionnels continus (DPC) auxquelles participe la SOFMER pour ceux qui n’ont pas bénéficié d’un enseignement pendant leurs études. Une convention nationale entre les facultés de médecine, de pharmacie et celles des sciences du sport doit permettre de développer cette notion d’AP et son enseignement à tous ces types d’étudiants. La commission médicale du comité national olympique et du sport français travaille à définir dans chaque discipline sportive les pathologies qui en bénéficieraient le plus et à l’inverse pour chaque maladie à déterminer les sports les plus appropriés ainsi que les aménagements matériels et techniques éventuels à apporter. La HAS a également prévu un groupe de travail auquel participera la SOFMER sur ce thème en vue de recommandations.
L’argent reste le nerf de la guerre ; des études internationales ont montré que l’AP permettrait de réduire la survenue ou la récidive de certaines pathologies, la consommation de médicament, leurs effets secondaires mais les politiques de santé attendent des résultats plus tangibles. Néanmoins certaines expériences s’avèrent encourageantes comme le dispositif sport-santé sur ordonnance mis en place par la ville de Strasbourg ou des forfaits d’activité physique que commencent à proposer certaines mutuelles.
D’après un entretien avec le Dr Jehan Lecocq, CHU de Strasbourg
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