La consultation préopératoire est une étape primordiale pour recueillir les antécédents médicaux et chirurgicaux, ou les allergies. Le confort du patient est important pour éviter les positions douloureuses. L’installation opératoire sera à vérifier, si possible avec le patient éveillé (flexion légère des genoux, faible extension du rachis cervical, prévention des escarres…).
Éviter les nausées et vomissements
« Les nausées et vomissements postopératoires (NVOP) représentent, avec la douleur, l’effet secondaire le plus fréquent (20 à 30 % des cas). Les patients considèrent qu’ils sont plus inconfortables que la douleur. Surtout, ils diminuent leur satisfaction après l’intervention », souligne le Dr Michel Riouf (Tours). Ils surviennent, dans la moitié des cas, après la sixième heure et sont parfois méconnus par l’anesthésiste. Ils peuvent retarder la sortie, perdurer plusieurs jours et être associés à des complications (saignements, hématome, lâchage de suture, alcalose métabolique, hypokaliémie…). Le score d’Apfel permet d’évaluer la probabilité d’observer des NVOP (un point par facteur de risque), afin de mettre en œuvre une prophylaxie ciblée. Quatre facteurs de risque sont répertoriés : femmes, non-fumeurs, antécédents de NVOP ou de mal des transports, et traitement périopératoire avec des opiacés. « Nombre de nos patients en chirurgie esthétique ont au moins trois facteurs de risque (femme, non-fumeur, opiacés périopératoires). La chirurgie esthétique est ainsi particulièrement à risque de NVOP, surtout pour certaines interventions (augmentation mammaire et reconstruction, lifting, blépharoplastie, abdominoplastie et body lift) », précise le Dr Riouf. En cas de faible risque de NVOP (Apfel 0 ou 1), il n’y a pas de prévention particulière et les mesures générales sont appliquées (anesthésie locorégionale sans morphinique, analgésie multimodale…). En cas de risque modéré (Apfel >1), un des quatre médicaments suivants peut être utilisé : métoclopramide (10 ou 20 mg) ou dropéridol (1,2 mg) en fin d’intervention, Zophren (4 mg) en intraveineuse lente (IVL), dexaméthasone (8 mg) IVL en début d’opération.
Trois principaux types de douleur
La douleur doit être une préoccupation majeure pour l’équipe soignante afin d’éviter les complications (agitation, angoisse, lâchage des sutures, troubles cardiovasculaires). Dès la première consultation, l’information préopératoire doit être donnée (délai de réflexion obligatoire de 15 jours). La douleur est évaluée en salle de réveil par l’échelle visuelle analogique ou par l’échelle verbale simple. Afin de minimiser l’usage des opiacés, une analgésie multimodale est souvent utilisée, 30 à 45 minutes avant la fin de l’intervention : paracétamol intraveineux (IV) 1 g, associé ou non au kétoprofène IV 50 mg et/ou à la morphine IV 0,1 mg/kg (soit 5 à 7 mg). « Selon les interventions, on distingue différents types de douleur : les névralgies (augmentation mammaire, lifting cervicofacial, oreilles décollées), les tensions sur les aponévroses et les muscles (augmentation mammaire, abdominoplasties, liftings) et les traumatismes tissulaires (liposuccion). En cas de liposuccion par exemple, une infiltration pariétale de ropivacaïne en fin d’intervention de 200 à 300 mg/80 ml peut être utilisée », souligne le chirurgien.
Ainsi, la pose de prothèses mammaires, la liposuccion et les abdominoplasties sont les chirurgies les plus génératrices de douleurs.
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