Congrès de l’ESC : coup de tabac sur les AVC

Publié le 29/08/2012
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Crédit photo : BSIP

Les patients qui recommencent à fumer juste après un AVC multiplient leur probabilité de décès par trois dans l’année qui suit. Plus ils reprennent tôt, plus le risque est élevé.

« Il a été largement démontré que le tabagisme accroît le risque d’AVC », rappelle le Pr Colivicci (Rome). « L’arrêt du tabagisme après un AVC ischémique est plus efficace que n’importe quel traitement pour réduire le risque d’événements ultérieurs. »

Que se passe-t-il chez les patients qui reprennent le tabagisme après la sortie de l’hôpital ? Pour le savoir, l’équipe a conduit une étude chez 921 patients (584 hommes et 337 femmes ; âge moyen de 67 ans) ; tous étaient fumeurs avant d’être hospitalisés pour un AVC ischémique.

Risque de décès multiplié par trois

Tous s’étaient déclarés motivés pour maintenir leur arrêt tabagique après la sortie de l’hôpital. On leur avait fait assister à des sessions de conseils spécifiques, mais ils n’avaient pas eu de substituts nicotiniques ni d’autres aides au sevrage. Pour l’étude, ils ont répondu à un questionnaire un mois, six mois puis un an après la sortie de l’hôpital. Après ce terme, on constate que 493 (53 %) des personnes du groupe avaient repris leur habitude tabagique. La reprise était plus fréquente chez les patients les plus âgés et les femmes. Au cours de l’année, il y eut 89 décès, soit une probabilité de décès de 9,6 %. Après différents ajustements, les chercheurs trouvent que le fait de fumer multiplie par 3 le risque de décès, comparativement aux patients qui n’ont pas eu de rechute du tabagisme. Et que ceux qui rechutent plus tôt ont un risque accru : il est multiplié par 5 (versus les abstinents).

Au total, au décours des AVC ischémiques, ces données devraient être prises en compte, avertissent les auteurs, notamment en veillant à fournir une prise en charge au long cours et sérieuse de la dépendance tabagique.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr