Les plaintes des patients concernant l’eau sont multiples ; "je suis allergique à l’eau", "à l’eau douce", à l’eau de piscine", "à l’eau de mer"...Certes, l’urticaire aquagénique existe, il se manifeste assez rapidement après un contact avec l’eau et disparaît en moyenne en une heure ; il survient majoritairement chez la femme et après la puberté. "C’est une forme très rare d’urticaire physique, souligne le Dr Emmanuelle Amsler mais il ne s’agit pas d’allergie, c’est-à-dire d’un phénomène immunomédié comme dans les autres formes d’urticaire".
Cette réaction urticarienne survient quelle que soit la température de l’eau. Il est possible de la reproduire au cabinet médical par un test de provocation qui consiste à déposer sur la peau du patient une compresse imbibée d’eau à 37 °C pendant une vingtaine de minutes. Si le test est positif, de petites papules urticariennes apparaissent. La physiopathologie reste inconnue. Une observation de 2 013 décrit une variante de ce phénomène chez quelques femmes après contact avec de l’eau salée, la réaction disparaît en quelques minutes après rinçage à l’eau douce.
La réactivité à l’eau est souvent une réactivité au froid
L’urticaire au froid est idiopathique dans la grande majorité des cas. Il touche principalement les enfants et les sujets jeunes et peu créer une importante altération de la qualité de vie. Les symptômes sont ici localisés sur les zones en contact avec le froid, l’eau froide, le vent.... La réaction peut être généralisée en cas de baignade et quelques cas de noyade ont été signalés. "Certains auteurs, note E. Amsler, suggèrent que des urticaires au froid pourraient être responsables d’hydrocutions".
Certains patients peuvent également manifester des réactions oropharyngées à l’ingestion de glace, c’est rare et ce serait le marqueur d’une réactivité importante ; le risque est l’apparition de manifestations systémiques lors de baignades en eau froide.
"En cas d’urticaire au froid, ce n’est pas tant une température basse qu’il faut craindre, précise E. Amsler, mais la différence thermique".
Il faut savoir également que des patients n’ont aucune manifestation cutanée mais décrivent des manifestations prurigineuses importantes, parfois très sévères, qui surviennent au contact de l’eau (douce ou salée) et quelle que soit sa température. Le prurit est immédiat et disparaît en une heure. D’autres décrivent également des brûlures, des picotements et des douleurs.
Certaines maladies comme la maladie de Vaquez peuvent s’accompagner d’un prurit aquagénique qui peut précéder l’apparition de la polyglobulie de plusieurs années.
D’après la communication du Dr Emmanuelle Amsler, hôpital Tenon, Paris
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