LA PRÉCARITÉ peut être effectivement considérée comme un facteur de risque de survenue d’un diabète de type 2, au même titre qu’un surpoids ou des antécédents familiaux de diabète… La précarité étant mesurée à la fois sur le niveau de revenu et l’éducation. Ce lien toutefois peut disparaître si l’on ajuste le niveau d’éducation.
Les déterminants de la maladie sont d’ordre alimentaire surtout, le suivi des recommandations pour la prévention étant à l’évidence (cf. Observatoire de la pauvreté) limité par le coût d’une alimentation équilibrée, fruits et légumes notamment. Le choix des personnes précaires se porte donc sur des produits plus énergétiquement « rentables », gras et sucrés, à l’origine d’un surpoids, sur lequel se greffe un diabète. La prévalence de ces deux pathologies est galopante dans les populations de bas niveau socio-économique. À cela s’ajoute le problème de l’accès à une activité physique récréative, moins aisée chez les plus démunis d’autant qu’il leur manque l’envie. Dernier frein, un rapport au temps différent, l’absence de projet d’avenir, pour ces personnes parasitées par la recherche d’un emploi et/ou les fins de mois difficiles. « La précarité influe par conséquent les choix, les comportements de santé, la capacité à comprendre les messages de santé et le recours aux soins (qui se fait moins de façon préventive que pour régler un problème aigu) », résume le Dr Bihan.
Suivi moindre.
Quand les personnes sont diabétiques, la prise en charge est identique à celle de tous les diabétiques de type 2, comprenant équilibre glycémique, dépistage des complications, cible d’hémoglobine glyquée, examens de suivi, etc. Cependant, la notion de précarité oblige à hiérarchiser les contraintes liées à la maladie : le diabète est un problème supplémentaire à gérer parmi d’autres… La nécessité des examens de suivi, par exemple, paraît alors moins évidente.
Ainsi, « selon les données de la cohorte ENTRED 2007 (de l’Institut national de Veille Sanitaire, l’InVS, www.invs.sante.fr ), plus de la moitié des diabétiques français (53 %) déclarent avoir des difficultés financières et ce ressenti est corrélé à des paramètres de suivi du diabète moins renseignés : moins d’examens de fond d’œil, moins d’hémoglobines glyquées (en dessous de trois par an), moins de surveillance des pieds », observe-t-elle.
Liens d’intérêt du Dr Hélène Bihan : intervenante pour Sanofi-Aventis et Novonordisk.
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