Alors que la France se situe au premier rang des pays européens pour l’espérance de vie, elle n’est que 11e pour l’espérance de vie en bonne santé. Le nombre de personnes âgées dépendantes, estimé à 1,4 million en 2020, devrait atteindre 2,4 millions en 2060 selon les projections de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques).
Ainsi, l’amélioration de l’espérance de vie en bonne santé constitue un enjeu majeur de santé publique. Or, cet objectif nécessite une forte anticipation, puisque les données récentes suggèrent des évolutions temporelles différentes selon les générations. En effet, en France, comme aux États-Unis, la prévalence de la dépendance aux âges avancés reste stable, alors qu’elle évolue défavorablement aux âges médians, notamment au moment du passage à la retraite.
Le déclin fonctionnel
Comme l’a rappelé Agnès Michon, coordinatrice du programme « Avancer en âge en santé » de Santé publique France (SPF), le déclin fonctionnel résulte de trois phénomènes : le vieillissement biologique, les comportements de santé à risque et l’installation de maladies chroniques. La prévention de la perte d’autonomie passe non seulement par le repérage de la fragilité, qui concernerait de 3 à 4 millions de personnes, mais aussi par la prévention primaire à des moments clés de la vie, chez des personnes considérées comme en bonne santé.
Le repérage de la fragilité, syndrome multifactoriel caractérisé par la diminution des capacités physiologiques de réserve qui altère les mécanismes d’adaptation au stress, est essentiel. Elle est fréquente et concernerait, en France, 11 % des plus de 65 ans et 40 % des plus de 85 ans. Il existe toutefois un continuum entre robustesse, préfragilité et fragilité et plus de la moitié de la population de plus de 65 ans serait préfragile, fragile ou multimorbide.
Lors du passage à la retraite
Parmi les actions menées chez les personnes de plus de 65 ans : la prévention des chutes, qui fait l’objet d’un plan national de lutte, visant à réduire de 20 % la mortalité par chutes dans cette population d’ici à 2023. Ce plan s’articule autour de cinq axes : le repérage des risques de chute, l’aménagement du logement pour réduire les risques, le recours aux aides techniques à la mobilité, la pratique d’une activité physique et la téléassistance.
Multimorbidité dès avant 50 ans
Le site de SPF « pourbienveillir.fr » est quant à lui axé sur les mesures de prévention, au moment du passage à la retraite. Mais il faut aussi agir en amont, dès la demi-vie, par l’adoption de mesures visant à corriger les comportements de santé délétères. Les études ont en effet mis en évidence le lien existant entre les comportements de santé au milieu de la vie et le vieillissement en bonne santé. Un travail publié l’an dernier a notamment montré que la multimorbidité apparaît relativement tôt dans la vie, dès les âges de 45 à 54 ans. Dans cette tranche d’âge, 18 % des hommes et 30 % des femmes présentent déjà au moins deux comorbidités. Un constat qui a conduit SPF à mettre en place un dispositif de prévention destiné aux 40-55 ans. Ce dispositif, en cours d’élaboration, vise à prévenir ou retarder l’accumulation de maladies chroniques, qui favorisent la dépendance. Il comprendra, à terme, un site internet grand public visant à inciter cette population cible à adopter des gestes simples positifs pour la santé, mais aussi un volet professionnel, un volet « milieu de travail » et un volet territoires.
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