Le syndrome d’apnée du sommeil (SAS) est lié à de nombreuses pathologies cardiovasculaires, notamment l’hypertension artérielle, les troubles du rythme, l’insuffisance cardiaque ou encore la dilatation aortique et également à des maladies métaboliques comme le diabète par exemple.
Les questions qui se posent sont de savoir si la Pression positive continue (PPC) permet, à elle seule, d’agir efficacement sur les conséquences cardiovasculaires et métaboliques des apnées et quels sont les liens avec d’autres pathologies.
Perte de poids
Des études publiées en 2014 apportent des éléments de réponse. Ainsi, sur 146 participants présentant une obésité et souffrant d’une apnée du sommeil modérée à sévère, les auteurs ont montré que la PPC associée à une perte de poids ne réduisait pas les taux de CRP plus que la perte de poids seule ou la PPC seule (1). En seconde analyse, ils ont précisé que la perte de poids combinée à la PPC entraînait une réduction progressive de l’insulinorésistance et de la triglycéridémie. En outre, un régime associé à la PPC peut entraîner une réduction progressive de la pression artérielle plus importante (14,1 mmHg) qu’une des deux méthodes prise isolément : 6,8 mmHg dans le groupe perte de poids et 3 mmHg dans le groupe PPC. Ce message est très important et souligne la nécessité d’une médecine personnalisée du SAS, au-delà de la simple assistance ventilatoire.
Stéatose hépatique
Le lien entre atteinte hépatique et apnée du sommeil a également été confirmé. Il existe en effet une forte prévalence de stéatose hépatique, y compris non alcoolique (NASH), chez les sujets présentant des apnées du sommeil. Dans une étude sur 226 patients suspects d’apnées du sommeil, la sévérité de l’hypoxie nocturne (créée par les apnées) était associée à celle des atteintes hépatiques chez les sujets obèses (2).
Un autre concept voit également le jour : il s’agit de l’éventuel lien entre SAS et cancer (3). Plusieurs données en ce sens proviennent de l’expérimentation animale. Et des études observationnelles importantes tendent à démonter ce lien chez l’homme, notamment en cas de mélanome. Ainsi, des auteurs ont montré une corrélation entre la sévérité des apnées nocturnes et les marqueurs d’agressivité du mélanome (4).
Entretien avec le Pr Jean-Louis Pepin, Pole Thorax et Vaisseaux, CHU de Grenoble et Unité INSERM 1042.
(1) Chirinos Julio A et al. N Engl J Med 2014;370 (24): 2265-75
(2) Minville C et al. Chest. 2014 Mar 1;145(3):525-33
(3) Lévy P. Eur Respir J. 2014 Jun
(4) Martinez-Garcia MA et al. Eur Respir J. 2014 Jun;43(6):1661-8
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