Les traitements non pharmacologiques sont recommandés en première intention pour la prise en charge de la fibromyalgie. L’objectif de l’étude présentée à l’EULAR (1) était de comparer l’efficacité relative des traitements non pharmacologiques de la fibromyalgie (exercices en aérobie, balnéothérapie, approche multidisciplinaire, psychothérapie) sur la qualité de vie, la douleur, la fatigue, le sommeil et la dépression. Une méta-analyse de 78 études randomisées contrôlées portant sur un total de 5 689 patients a été effectuée. Dans les études, les différents groupes contrôles étaient le traitement usuel, le placebo ou un contrôle actif. Les auteurs ont pris comme comparateur commun le traitement usuel.
L’analyse des données ainsi recueillies a montré que les approches multidisciplinaires amélioraient davantage la douleur (- 1,28 ; IC 95 % -1,84, -0,72), le sommeil (-1,14 ; IC 95 % -2,38, 0,07) et la dépression (-1,20 ; IC 95 % -1,99, -0,46). Alors que la balnéothérapie et les exercices en aérobie étaient plus efficaces sur la qualité de vie (-1,06 ; IC 95 % 1,51, -0,61) et la fatigue (-0,75 ; IC 95 % -1,35, -0,25).
Différents types d’exercices pour une action ciblée
Les différents types d’exercices physiques (aérobie, étirements, yoga/taï-chi, renforcement) ont ensuite été comparés entre eux à partir des données de 47 études portant sur 3 271 patients. Les résultats ont montré que tous les exercices étaient efficaces sur la qualité de vie et la douleur, sauf les étirements. Le renforcement musculaire est plus efficace sur la qualité de vie (-0,76 ; IC 95 % -1,39, -0,15), la douleur (-0,94 ; IC 95 % -1,58, -0,29) et la dépression (-0,83 ; IC 95 % -1,53, -0,14). Les exercices aérobiques, quant à eux, sont plus efficaces sur la fatigue (-0,98 ; IC 95 % -2,33, 0,18) et le sommeil (-0,96 ; IC 95 % -2,08, 0,13).
Les résultats de cette étude sont intéressants car ils permettent de guider le choix de l’intervention à mettre en place en fonction des symptômes prédominants chez chaque patient (fatigue, sommeil, qualité de vie…), et de proposer ainsi une prise en charge individualisée et ciblée.
Avantage à la balnéothérapie
Ces données ont été confirmées par une autre étude (2) randomisée, contrôlée en simple aveugle chez 40 patientes souffrant de fibromyalgie. Elle comparait l’efficacité d’exercices aquatiques (n = 20) par rapport aux exercices en aérobie(n = 20). Les deux interventions comprenaient 60 minutes d’exercices structurées en quatre parties : échauffement, exercices, étirements et relaxation. Les séances ont eu lieu trois fois par semaine pendant trois mois. Les paramètres analysés étaient les suivants : l’intensité de la douleur (VAS), le seuil douloureux, la qualité de vie (FIQR), la qualité du sommeil (PSQI), la fatigue (MSI) et la capacité physique (test de marche de six minutes). Les mesures ont été effectuées à l’initiation du programme, à la fin et six semaines après. À la fin des sessions, les deux types d’interventions ont montré leur efficacité sur l’intensité de la douleur (p < 0,05), le seuil douloureux, la qualité de vie, la fatigue et la capacité physique. Il n’y avait pas de différence entre les deux groupes sauf pour la qualité du sommeil, meilleure dans le groupe balnéothérapie (p = 0,033). Après six semaines, la qualité du sommeil était encore meilleure (p = 0,030) ainsi que l’intensité de la douleur (p = 0,023) dans le groupe balnéothérapie par rapport au groupe exercices en aérobie.
(1) Kundakci B. et al. Abstr THU 0461
(2) Rivas Neira S. et al. Abstr AB 0957
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