Quand la biologie médicale se délocalise dans les cabinets

Réaliser des analyses de biologie médicale est aujourd’hui possible dans les cabinets de médecine générale. Mais qu’en pensent les omnipraticiens ? Une étude a été menée sur ce sujet et présentée par le Pr Olivier Bouchy (Revigny-sur-Ornain). Réalisée entre décembre 2021 et février 2022, auprès des généralistes libéraux de Lorraine et de Champagne-Ardenne, elle a recueilli 148 réponses, sur l’utilisation de dispositifs de biologie portables multimesures. Le recours à de tels appareils semblait utile, voire très utile, pour 70 % des répondants. Et 46,3 % des participants estimaient très probable d’utiliser un dispositif à condition qu’il soit à disposition ainsi que les consommables. Pour près de 42 % des médecins généralistes interrogés, la gestion et la maintenance devraient être sous la responsabilité des laboratoires de biologie médicale locaux.

Parmi les analyses sanguines qu’ils réaliseraient, les taux de CRP, de troponines et le dosage de D-dimères recueillent plus de 50 % des réponses « très probable » (respectivement 77 %, 58,9 % et 58,1 %). L’utilisation de la biologie médicale délocalisée serait surtout envisagée en cas de douleur thoracique (66,9 % de « très probable »), hyperthermie (55,4 %) et dyspnée aiguë (54,1 %).

Le Pr Olivier Bouchy a par ailleurs présenté le déploiement, à partir de mai, d’équipements de biologie portables dans 12 MSP ou sites de téléconsultation de la CPTS du Barrois dans le cadre du programme E-Meuse Santé. Les dispositifs permettront de réaliser des PCR et D-dimères et deux études seront menées sur « la prise de décision sur la prescription d’anti­biotiques et la répercussion économique et écologique » et sur « la prise de décision et la comparaison des D-dimères capillaire/veineux ». Un déploiement sur les départements de la Meuse, de la Haute-Marne et de la Meurthe-et-Moselle est prévu à l’automne.