L’HPV n’est pas l’apanage du sexe féminin et peut être aussi pathogène chez l’homme. Les HPV 6 et 11 sont notamment responsables de condylomes acuminés, lésions fréquentes chez l’homme. Concernant les cancers ano-génitaux, l’HPV, en particulier le sérotype 16, est responsable de cancers péniens rares en France ou aux USA, mais plus courants en Afrique ou en Asie. Les HPV 16 et 18 sont aussi impliqués dans la survenue de cancers de la marge anale, dont l’incidence masculine est faible mais augmentée chez les homosexuels, en particulier en cas de co-infection VIH. Enfin, on sait maintenant que si 90% des tumeurs pharyngées sont liées au tabac et à l’alcool, certaines sont induites par l’HPV, les sérotypes 16 et 18 étant les plus carcinogènes.
Vacciner les garçons ?
Faut-il pour autant vacciner les jeunes garçons ? « Le vaccin anti-HPV a la même efficacité immunologique chez l’homme que chez la femme », indique le Pr Jean-Luc Brun (gynécologue-obstétricien, Bordeaux). Sur le plan génital, « on pourrait l’envisager pour trois motifs : diminuer les lésions cancéreuses génitales (mais son impact serait minime sur les carcinomes péniens qui sont exceptionnels), diminuer les condylomes (le vaccin quadrivalent pourrait être intéressant pour réduire les sérotypes 6 et 11 responsables de 90 % des verrues génitales chez l’homme et la femme) ou encore participer à l’éradication des HPV chez la femme?». Mais, pour l’heure, « le vaccin au masculin n’est pas à l’ordre du jour en France où tous nos efforts doivent converger pour promouvoir la vaccination des jeunes filles. » Comme l’a montré une étude australienne, vacciner 80 % des jeunes filles permet non seulement de diminuer les condylomes et les cancers viro-induits de la femme mais réduit aussi les lésions génitales chez les conjoints. Concernant la prévention des tumeurs oropharyngées, « il serait logique que la vaccination protège vis-à-vis des cancers viro-induits, explique le Dr Jean-François Guérin (ORL, Biarritz), mais on ne dispose d’aucune étude et vu la prépondérance de l’alcoolo-tabagisme, l’impact serait sans doute faible ». Quand à la recherche du virus HPV face à certains cancers oropharyngés, « elle n’est pas systématique mais se révèle intéressante en l’absence d’autres facteurs de risque et lorsque la tumeur prend un aspect végétant ou verruqueux ».
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